Friday, November 21, 2014

Citation du 22 novembre 2014

Ce n'est pas que j'aie peur de la mort, je veux juste ne pas être là quand ça arrivera.
Woody Allen – Newsweek, 1975

- On n’a pas peur de mourir, on a seulement peur de ne plus vivre.
- La mort, on ne la connaît que par les évènements qui la provoquent ou par les phénomènes qui l’accompagnent. Que se passe-t-il dans la conscience qui s’éteint ? Mystère.
- Derrière la plaisanterie de Woddy Allen se cache une certitude : ce que je sais la mort vient toujours de la mort des autres, celle qui frappe à côté de moi, que je vois et que je ressens comme pouvant être la mienne, mais qui justement ne l’est pas. Parler vraiment de notre mort, c’est impossible, parce que, voyez-vous, Woody Allen a raison : quand elle arrivera, nous ne serons pas là pour en parler.

Tout cela est bel et bon, mais on fait fi d’une réalité : celle du « vieillir ». Vieillir, c’est avoir un commerce rapproché avec le trépas ; c’est apercevoir l’horizon ultime de la vie se rapprocher, le champs de l’avenir rétrécir ; c’est se dire : les prochaines élections présidentielles – oui, je vais m’y intéresser, parce que j’imagine que je serai là pour voter. Par contre les suivantes – en 2022 – alors là je ne les sens pas du tout…Spontanément, les vieillards se mettent en mode « court-terme » : ils vivent au jour-le-jour car c’est là que le sol leur paraît solide sous leurs pas.
Oui, mais demain ? Comment se débarrasser de cette angoissante interrogation : où serai-je demain ? Serai-je seulement ?
--> Pour domestiquer l’avenir, le court-terme est insuffisant : il faut le neutraliser, faire en sorte qu’on n’en ait plus besoin.
Chaque matin, s’occuper des petits enfants qui partent à l’école, boire un petit verre de vin à midi et taper le carton avec les copains l’après-midi : à chaque jour les mêmes joies, les mêmes petits bonheurs. Ainsi, à chaque jour nouveau, c’est un jour ancien qui revient : l’avenir ne sert plus à rien – bon débarras !
C’est le sempiternel retour du même : ça pourrait durer des siècles comme ça, et c’est ce qui nous console de devoir mourir bientôt. C’est ce que nous disait Marc-Aurèle :

« Il faut donc se souvenir … que toutes les choses sont éternellement semblables et recommençantes et qu’il n’importe pas qu’on voie les mêmes choses pendant cent ou deux cents ans ou pendant un temps infini » (Marc Aurèle – Cf. le texte ici)

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