Ah ! les prières des millions d'hommes qui s'élèvent en même
temps vers le trône de Notre Père, comme elles doivent se faire concurrence et
s'annuler mutuellement !.
John
Steinbeck – Tortilla Flat
C’est à cette phrase que je pensais l’autre jour, lorsque
des footballeurs pris dans la passion d’un match se mirent à remercier
ostensiblement leur Dieu à chaque but marqué.
C’est ainsi qu’on lit dans le halalbook ceci : « L’international allemand d’origine
turque … Mesut Özil, … a confié au journal Emarat Alyoum que "les prières et la lecture de versets
coraniques avant chaque match étaient les secrets" de ses brillantes
prestations sur les pelouses des terrains de football. Très fervent croyant, il s’en remet à Dieu et prie constamment
pour la victoire de l’équipe dans laquelle il évolue. »
Bien sûr, en toute laïcité, je n’ai rien contre. Mais je
n’oublie pas que d’autres Dieux et d’autres religions sont révérés par les
footballeurs. Que par exemple, les sportifs catholiques aussi ont un Dieu vers
qui montent leurs prières pour qu’Il leur donne la victoire. Ils ont eux aussi
un site (à voir ici) dédié aux supplications par lesquelles ils peuvent demander à Dieu de la leur accorder.
Du coup, ne risque-t-on pas d’assister – par exemple dans un
match Turquie/Italie – à un affrontement entre Allah et Notre-Seigneur (Celui
des chrétiens) ? Que le meilleur gagne dit-on. Que l’Italie l’emporte
devant la Turquie : dirons-nous que Notre-Seigneur a vaincu Allah par 3
buts à 2 ?
Mais soyons sérieux : rien d’étonnant ici, car enrôler
les Dieux sous la bannière des combattants, ça se fait depuis la nuit des
temps : rappelons que lorsque les Achéens ont affronté les Troyens dans
l’Iliade, les dieux qui protégeaient chacun des deux camps combattaient aux cotés de leurs champions – Reste que ces Dieux étaient tous grecs. L’Iliade est une guerre civile des dieux.
No comments:
Post a Comment