Casilda : Je crois que la vieillesse arrive par
les yeux, / Et qu'on vieillit plus vite à voir toujours des vieux !
Victor Hugo – Ruy Blas, Acte II, 1 Scène, (1838). (1)
Mixité. –
La réplique
de Casilda (Annexe) est celle d’une femme qui souhaite rencontrer un homme en
état de marche plutôt que les vieux barbons de la Cour d’Espagne. Du coup elle
gémit : c’est perdre tout désir que de vivre au milieu de vieux rabougris.
Mais
évidemment, si on reprend cette citation aujourd’hui, c’est qu’on pense à ces cohortes
de seniors, dans ces voyages organisés ou ces repas des anciens qui les regroupent
encore plus que d’habitude…
Plus que d’habitude puisqu’on connaît déjà des villes où les
seniors sont légion étant donné qu’il fait bon y vieillir – Oui, il fait
peut-être bon vieillir au soleil mais on y vieillit encore plus vite s’il n’y a
que des vieux. Certes, nos vieux n’en sont plus, comme Casilda, à chercher une
stimulation sensuelle que seule la chaire de fraiches jeunes filles ou la
testostérone de jeunes gens pourrait leur donner. Mais ils peuvent quand même
rêver et se rappeler tout à coup que ça a existé pour eux aussi.
Seulement
voilà : si les jeunes se retrouvent entre eux, ils ne s’en plaignent
surtout pas. Par contre lorsqu’il s’agit de vieux alors la plainte de Casilda
se fait entendre. On parle beaucoup ces temps-ci de mixité sociale, visant
principalement les groupes socio-culturels ou les classes sociales ; mais
on devrait aussi songer aux classes d’âge. Mais bien sûr, quand on parque les
vieux dans des hospices (rebaptisés maisons de retraite), on ne peut faire
entendre une telle exigence.
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(1) Casilda
(suivante de la Reine) : Je voudrais regarder un jeune homme, madame !
Cette cour vénérable m’assomme. Je crois que la vieillesse arrive par les yeux,
et qu’on vieillit plus vite à voir toujours des vieux !
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