Tuesday, November 24, 2015

Citation du 25 novembre 2015

Le gouvernement populaire n'appartient pas aux hommes instruits ou de mœurs irréprochables, mais aux ignorants.
Aristophane – Les chevaliers
- Question : Accepteriez-vous un gouvernement et un parlement non élus, composés uniquement de gens payant l’ISF, de gros actionnaires du CAC 40 et de quelques généraux ?
- Réponse : Avec les élus on est à peine mieux lotis ...
On est dans l’exposé des travaux d’Etienne Chouard, qui propose que les citoyens réécrivent la constitution et que pour cela ils soient choisis par tirage au sort.

Donc – Le gouvernement populaire appartient … aux ignorants : oui, ce sont les ignorants qui doivent, peut-être pas gouverner, mais instituer le cadre constitutionnel du gouvernement et le contrôler. Précisons que par « peuple ignorant » on ne suppose pas que le peuple soit composé de demeurés, mais simplement qu’on le décharge de l’obligation de connaitre les aspects de plus en plus complexes et techniques des mesures à mettre en place pour évaluer l’impact des lois votées par le pouvoir législatif.
Cette proposition ne risque-t-elle pas de dériver vers le populisme ?

- L’avantage de ce choix est qu’il prend le peuple tel qu’il est sans subordonner l’exercice de la démocratie à une maturité populaire inaccessible – du moins dans un bref délai.
La démocratie populaire, comment ça marche ? Au lieu de risquer le césarisme (Bonaparte après la Révolution) parce qu’on doit attendre que le peuple soit éduqué, demandons-lui strictement de trancher politiquement sur ce qui est à sa portée, c’est à dire d’énoncer ses besoins. D’ailleurs, c’est exactement ce que Rousseau préconisait dans le Contrat social : à la fois que le peuple tout entier décrète les lois (démocratie directe) ; et en  même temps que celles-ci assurent la satisfaction des besoins les plus élémentaires, ceux justement que le peuple le plus pauvre ressent. Certes, les mesures capables de les satisfaire demandent de l’expertise et de la science que le pauvre peuple ne possède pas ; mais c’est à l’exécutif qu’il appartient de les trouver, et pour Rousseau, ce dernier ne relève pas de la démocratie directe. Par exemple, l’éducation obligatoire pour tous, peut-être décrétée, mais ce ne sont pas les citoyens qui vont se faire instituteurs.
On voit que le populisme n’a pas de prise sur cette organisation, le pouvoir législatif étant dévolu à la souveraineté populaire.
- On n’arrive pas à y croire : il y  a un loup quelque part sans doute ?

- Eh bien oui ! Rousseau disait que le peuple devait débattre sans jamais être influencé par quiconque, afin que son opinion ne porte pas les intérêts d’un groupe particulier. Or de nos jours c’est partout et à tout moment que ces influences s’exercent (médias, réseaux sociaux). Ainsi voter pour tel candidat – quelque soit son parti – c’est à coup sûr aider quelqu’un à s’enrichir ou a gagner de l’influence le permettant.

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