Toi aussi mon fils !
Jules
César (Paroles prononcées lorsque César vit son fils à
la tête des conjurés venus le poignarder au Senat).
Pape Clément !… Chevalier Guillaume !… Roi Philippe !… Avant un an, je vous cite à paraître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste jugement ! Maudits ! Maudits ! Maudits ! Tous maudits jusqu'à la treizième génération de vos races !
Maurice
Druon – Les Rois maudits
Toi
aussi mon fils ! On s’est beaucoup interrogé sur le
sens de ces paroles. Plusieurs hypothèses au nombre des quelles trois dominent:
- un douloureux
reproche adressé à un fils indigne
- un
reproche amère : « Toi aussi, mon fils, tu seras vieux et faible et tu subiras
le même sort ».
- une
dernière ironie : « Je t'en souhaite autant, mon garçon ! »
En vérité je n’imagine même pas une telle situation mais en
faisant effort je me dis qu’il est peu probable qu’au moment de recevoir le coup
de poignard mortel César ironise avec le fils parricide. On doit être plutôt
dans le reproche à l’assassin que dans la posture du moraliste qui lui promet
un sort fatal.
Pour cela il faudrait être un homme au-dessus de la moyenne,
comme le fut sans doute Jacques de Molay. Imaginez un peu : vous êtes comme
lui livré aux flammes du bûcher par Philippe Auguste
… et c’est là que vous vous écriez : « Maudits !
Maudits ! Maudits ! Tous maudits jusqu'à la treizième génération de vos
races »
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