Ce qu'on n'a pas, ce qu'on n'est pas, ce dont on manque, voilà les objets du désir
et de l'amour
Platon
– Le Banquet 200c
Socrate :
Pour désirer il faut manquer de la chose que l’on désire…
Philippe
Brenot et Laetitia Coryn. – Sex story (Une histoire de la sexualité en
bandée dessinée)
Voici une page de Sex
story, la bande dessinée de Brenot et Coryn, consacrée au Banquet de Platon et dans la quelle
l’image vient s’ajouter au texte.
Que vaut cette mise en image ? Déjà notons que Socrate
harangue la foule alors que Platon l’imagine conversant avec les quelques
convives du banquet ; ensuite il s’exprime de façon très ampoulée et
confuse alors que chez Platon sa conclusion est d’une lumineuse simplicité.
Mais enfin, on vérifiera dans l’ouvrage cité qu’à bien d’autres occasions
l’illustration apporte plus qu’elle n’en emporte.
- A nous maintenant de relever le défi : on se
demandera comment comprendre le propos de Socrate ; puis on tâchera de
trouver les images qui viennent l’illustrer.
1 – De quoi
manque-t-on en étant amoureux ?
Nous avons une réponse largement diffusée par la
psychanalyse : le désir fondamental est désir de pénis. La femme en éprouverait le manque – d’où la
revendication de le posséder auprès de qui le détient. Quant au garçon, sans
cesse menacé de le perdre (castration),
il serait angoissé par le souci de conserver ce qu’il a ; d’ailleurs,
dans le même passage du Banquet, Platon fait dire à Socrate ceci : « Vois donc, quand tu prétends désirer ce
tu as, si tu ne veux pas précisément dire : je veux posséder aussi dans
l'avenir les biens que je possède maintenant. » (Banquet, 200d)
2 – Si c’est là le sens, alors, pas de
problème : voici comment l’image nous permet de comprendre ce
passage :
Images
piquées sur Internet, sans que j’en ai noté la référence. Je sais : c’est
mal.
Reconnaissons que c’est moins conceptuel que Platon, mais
c’est encore compréhensible. Lisez donc cette BD pour vous en convaincre.
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