Il n'est rien
de si tristement ridicule que l'audace qui brave sans la force qui accomplit.
Alphonse Karr – Vendredi soir (1835)
Lorsqu’un
dictateur s’agite en menaçant de détruire la terre entière on hausse les
épaules : il est simplement ridicule.
Mais un
dictateur n’a-t-il pas de toute façon et toujours trop de pouvoir ? Regardez cette photo :
- Au premier
plan Kim-Jong-Il, le dictateur nord-coréen, hilare.
- A
l’arrière-plan un très gros canon.
- entre les
deux, des soldats qui lèvent les bras de ravissement, qui crient de joie et
deux autres, au plan rapproché qui pleurent d’émotion.
Kim n’a pas
pour l’instant le pouvoir de réduire comme il le promet la planète en poudre –
ou du moins la Corée du sud et les USA. : en ce sens comme le suggère
notre Citation-du-jour,
il est tout bonnement ridicule. Mais n’a-t-il pas, comme l’atteste cette photo,
un pouvoir exorbitant sur les hommes et les femmes de Corée ? N’est-ce pas
cela l’essence du pouvoir, ce pouvoir qui dès lors qu’il existe est toujours un
danger pour qui que ce soit ? Pour les étrangers dont il menace
l’existence, et pour ses sujets mobilisés afin de les trucider.
Quel est donc
le pouvoir le plus fort ? Celui des forces mécaniques, comme les nommait
le Général de Gaulle dans l’Appel du 18 juin ? (1) Ces forces peuvent
détruire, elles ne peuvent pas soumettre. Elles peuvent écraser, mais elles ne
peuvent produire de l’assentiment – et encore moins de l’amour : on peut
dire ce que l’on veut des français de l'an 40, qu’ils étaient lâches, qu’ils
faisaient des courbettes aux allemands et qu’ils dénonçaient leurs voisin
juifs. Mais qu’on ne vienne pas dire qu’ils les aimaient.
- Par contre
celui qui par l’usage pervers de la psychologie a pu pénétrer dans l’esprit des
hommes, celui-là comme Kim, dispose d'un pouvoir exorbitant.
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(1) « Certes, nous avons été, nous sommes,
submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l'ennemi. »
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