Il faut toujours rendre justice avant que d’exercer la
charité.
Malebranche
– Traité de morale
Justice
et charité : ce thème de réflexion a fait suer
sang et eau à des générations entières de lycéens débutants la philosophie. Au point
qu’on a fini par s’en détourner : après tout la charité est une notions un
peu trop chrétienne pour être laïque. Et en plus elle est compliquée à
commenter parce qu’elle est à la fois attitude sociale et également vertu théologale.
Mais enfin, le problème reste : comment traiter les
hommes qui sont fourbes, cruels et qui n’hésitent pas à détruire la vie humaine
pour servir leur intérêt ? Faut-il leur appliquer la juste sanction qu’ils
ont mérité et puis se détourner de leur sort, quand bien même à leur tour ils
seraient victime de la méchanceté humaine ? Supposons que des
« monstres » d’inhumanité, Hitler ou Pol Pot soient vivants dans nos
prisons, quelle attitude devait-on avoir envers eux ? Leur dire « Tu
seras traité comme tu as traité les innocentes victimes que tu as
barbarisées » ? Ou bien « Tu restes malgré ce que tu as fait un
enfant de Dieu, et en t’aimant encore c’est Dieu que j’aime à travers
toi » ?
Ah… Encore cette fichue vertu théologale qui revient :
on a bien du mal à s’en passer. Laïcisons
alors : « Tu as voulu détruire notre civilisation en piétinant nos
valeurs et nos principes. C’est la raison pour la quelle nous allons te les
appliquer en respectant l’humanité en ta personne, en te permettant de vivre
comme nous vivons tous. »
Ce n’est alors pas très difficile de trouver à appliquer ce
principe de « charité » laïcisée : il suffit de se rappeler que
le conditions d’emprisonnement n’étant pas un élément de la punition, nous
devons assurer aux détenus des conditions d’incarcération décentes.
- Avec la télé dans la cellule ?
- Oui, mais bloquée sur TF1…
- Oui, mais bloquée sur TF1…
No comments:
Post a Comment