Le temps qui
change tout / change aussi nos humeurs. Chaque âge a ses plaisirs, / son esprit
et ses mœurs.
Boileau – L'Art poétique (1674), Chant
III, 373
Oui, chaque
âge a ses plaisirs : cette formule est devenue proverbiale, et c’est la
raison pour la quelle il est bon de la resituer dans les vers de Boileau.
Car il ne
s’agit pas tant de formuler cette sentence avec un soupir de résignation ;
il faut observer que ce sont des désir nouveaux, des « humeurs »
nouvelles qui ont éclos avec le temps et
qui gouvernent ces nouveaux plaisirs.
Or, voilà le
« hic » : pour nous aujourd’hui, sorti de l’enfance, nous
voudrions pourtant ne pas avoir franchi les frontières de l’âge, voire même qu’elles
aient été effacées afin de rester les éternels adolescents que nous fûmes – qui
dansaient toute la nuit avant d’aller contempler le lever du soleil,
Là apparaît l’essentiel : ce qui
nous faisait jouir étant jeune n’est même plus désiré aujourd’hui, quand nous
fêtons nos 75 printemps. Mais soulignons-le fortement : tout a changé, ce
qui nous faisait envie ne le fait plus ; et ce qui ne nous faisait pas
envie, le fait à présent.
- Oui, mais quoi ?
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