Il n’y avait
pas d’anormaux quand l’homosexualité était la norme.
Marcel Proust – Sodome et Gomorrhe
Proust avait
raison ; la preuve en est que la mythologie grecque n’a pas hésité à
attribuer à Zeus des amours homosexuelles – et même pédérastique puisque,
lorsqu’il a séduit le jeune Ganymède, celui-ci jouait encore au cerceau (voir ici)
Alors quelle
est l’objection à cette affirmation ? Que ces amours sont contre-nature,
entendez que la physiologie humaine impose que l’acte sexuel se fasse entre un
homme et une femme – un pénis truc qui pénètre et un vagin machin
qui reçoit : la nature ne nous a rien offert d’autre. Et ces actes étant contre-nature,
il est donc impossible de les valoriser parce qu’ils sont forcément dépravés et qu’ils doivent entrainer la
décadence de l’espèce humaine.
Oui, je sais :
Zeus et Ganymede (1)… Mais peut-être est-ce un privilège des dieux que de pouvoir
forniquer avec n’importe qui sans se corrompre pour autant ?
o-o-o
La réponse à
cette objection consiste à observer que les hommes ne font jamais rien qui soit
strictement naturel. Même quand il s’agit d’un acte régi par les lois de la
nature d’un bout à l’autre, le sens de cet acte, quant à lui, est attribué à
quelque puissance souveraine extérieure à elle, un Dieu, un Esprit, une
Pulsion. Pouvait-on autrefois ouvrir une miche sans tracer une croix dessus de
la pointe du couteau ? S’attabler sans avoir d’abord récité le
bénédicité ? Boire sans verser une libation destinée à la
déesse-mère ?
Bon… Mais
regardez donc cette représentation de Zeus embrassant Ganymède – son échanson – entièrement
nu :
– ça ne vous
rappelle rien ? Mais oui : le petit stagiaire bien craquant qui
apporte le café dans le cadre de son stage de 3ème. Faut-il donc
être Zeus pour dire « Je baiserai
les stagiaires si tel est mon bon plaisir », parce que la loi n’est
rien d’autre que le plaisir des Dieux et des rois ?
Eh
bien ! Nous voici en démocratie et chaque citoyen peut, lui aussi, dire
« Mon plaisir est ma loi »
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(1) « Dans
le mythe, GANYMEDE est un prince troyen, selon l’Iliade, il
est réputé être le plus beau des mortels. Alors qu’il fait paître son troupeau
sur le mont Ida de Troade, ZEUS l’aperçoit et, se transformant
en aigle, l’enlève pour en faire son amant, et l’échanson des dieux. En
compensation, son père reçoit de ZEUS quatre chevaux qu’il tenait
de POSEIDON. » (lu ici)
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