Etaient prolétaires ceux qui s’occupaient de mettre au monde des enfants
Saint-Augustin
Je ne vais pas faire une histoire de la notion de prolétariat. Je me bornerai à observer que chez les romains (car c’est d’eux que parle Saint-Augustin), il y avait des gens dont l’utilité sociale était de procréer, un peu comme la vache dans l’étable ou la jument dans le haras. Cette conception de l’homme qui l’aligne en fait sur l’animal paraîtra bien sûr scandaleuse : l’élevage humain, on en a entendu parler chez les Nazis. Leurs Napolas n’étaient pas seulement des pensionnats pour enfants aryens, mais aussi des lieux où des S.S. venaient rencontrer des femmes racialement pures, en vue de procréer les enfants qui allaient faire partie de l’élite du Reich.
L’idée dans tous ces cas est que les enfants sont non seulement désirés par les parents, mais encore voulus par le pouvoir, considérés comme une richesse ou un bienfait social. Pourquoi mettre au monde des enfants? Pour eux ou pour nous ?
J’entends déjà les protestations indignées de ceux qui considèrent indécent de se poser une telle question. Que si je continue comme ça je vais parler des manips génétiques, du bébé médicament, etc…Bon : j’arrête. Mais réfléchissez un peu au sens qu’il faut donner à la demande insistante de certains parents qui voudraient avoir à coup sûr un garçon ou une fille ; et s’il (ou elle) pouvait avoir les yeux bleus ? Mesurer 1,90 mètre, être champion de tennis, ou danseuse étoile, ou…, etc…
Les prolétaires romains mettaient au monde des enfants pour qu’ils travaillent au service des riches patriciens. Nous mettons au monde des enfants pour qu’ils incarnent notre rêve de bonheur. J’entends bien la différence. Mais j’entends aussi que c’est notre rêve qui compte et non pas celui qu’ils pourraient faire : on ne mets pas au monde des enfants pour leur permettre de rêver.
Dommage.
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