Thursday, April 26, 2007

Citation du 27 avril 2007

Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin.

Voltaire – Candide ou l’Optimisme

Même si vous avez passé plus de temps pendant les cours de français à envoyer des petits papiers à la voisine (les SMS : c’est tout de même un progrès…), vous n’avez pas pu échapper à la dernière réplique du Candide de Voltaire, et aux commentaires alambiqués de votre prof de lettres.

Parce que, c’est vrai, on est un peu déçu de cette chute, comme si la sagesse de Candide venait rompre avec le charme des aventures mirobolantes, qui se succédaient en cascades depuis le début de l’ouvrage.

C’est vrai, à quoi il pensait Voltaire en écrivant ça ? Qu’il était plus sage de rester chez soi à prendre soin des biens que Dieu nous a confiés, plutôt que d’aller courir l’aventure pour voir si la Providence est plus généreuse ailleurs ? Ou bien que décidément l’optimisme ne justifie pas tout et qu’il vaut mieux s’assurer des ressources les plus proches au lieu de chercher fortune ailleurs ? Ou encore, que la nécessité vitale impose silence aux délires de l'ambition?

N’y aurait-il pas plutôt l’idée que la culture des poireaux permet de découvrir des vérités cachées pour les aventuriers pressés de courir à travers le monde ? Se pencher sur les plantes vertes pour voir comment elles se débrouillent pour vivre et pour se reproduire ; confier un grain de blé à la terre et s’émerveiller de voir qu’elle nous rend un épi pour une graine. Les physiocrates avaient fondé toute une théorie là dessus, selon la quelle seule l’agriculture produit plus de richesse qu’elle n’en consomme, au contraire de l’industrie. Marx a encore dû combattre cette conception à l’époque où il écrit le Capital, preuve que l’idée semblait évidente. Et puis Rousseau, fabriquant son herbier à la fin de sa vie et disant que s’il avait su, il n’aurait jamais fait autre chose.

L’horticulture, un must pour la sagesse humaine. Signé Vilmorin.

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