Blondes – Plus chaudes que les brunes (voy. Brunes)
Brunes – Sont plus chaudes que les blondes (voy. Blondes)
Négresses – Plus chaudes que les blanches (voy. Brunes et Blondes)
Rousses – (Voy. Blondes, Brunes, Blanches et Négresses)
Flaubert est un auteur féroce qui jouit de la bêtise de ses contemporains, un pessimiste qui ne croit décidément pas au progrès de l’humanité, à une époque où on s’enflammait pour des idées socialistes ou pour le positivisme scientiste.
Son dictionnaire des idées reçues est dans la lignée de Bouvard et Pécuchet : un jeu de massacre qui pointe les obsessions des hommes de son temps, des observations qu’il suffit d’épingler comme un papillon pour qu’elles deviennent ridicules. Voyez cette Encyclopédie hallucinante qui au lieu de créer un réseau de sens vous emmène dans un système de renvoi stérile et finalement vous plante en route.
Même si laissant ces définitions isolées on ne les rapprochait pas comme je le fais ici, on aurait le même sentiment : celui d’être en présence de gens qui ne réfléchissent pas, qui répètent ce que d’autres ont dit et qui pourtant révèlent leur petitesse d’âme sans y penser.
Les gens sont vraiment très bêtes. Pourquoi tant de haine (1)? Sartre qui a consacré un ouvrage (inachevé) de 2500 pages à la vie et l’œuvre de Flaubert, l’a appelé « L’Idiot de la famille » : le jeune Gustave aurait relevé le défi de devenir le Génie de la famille. Comment être un Génie sans être environné d’imbéciles ? Les idées reçues sont les paroles de ces imbéciles.
Maintenant, le procédé est-il honnête ? Ne suffit-il pas de priver une phrase de son contexte pour qu’elle devienne automatiquement une ânerie ? Ce déni de sens fait partie des procédés de la satyre et du comique. Les Guignols de l’info sont notre Dictionnaire des idées reçues d’aujourd’hui.
On a les références qu’on mérite.
(1) Vous voyez ce que ça fait quand on martèle la même formule mille fois : ça devient une « idée reçue »
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