Wednesday, April 25, 2007

Citation du 26 avril 2007

[Le monde] C'est une sphère infinie dont le centre est partout, la circonférence nulle part

Pascal - Pensées - Fragment 185 - ed. Le Guern (Folio)

De Boèce à Pascal en passant par Nicolas de Cues et surtout Montaigne, cette définition du monde (parfois appliquée à Dieu) met en avant ce rapport entre centre et circonférence, ou, si vous préférez entre centre et limite. Lorsque le centre de quelque chose n’est plus localisable, aucune représentation de cette chose n’est possible, parce qu’elle n’a plus aucun contour. Le centre et la périphérie sont liés : la définition du cercle nous le rappelle.

Vous me voyez venir avec mes élégantes arabesques culturelles : il s’agit bien sûr d’évoquer le centre politique, autrement dit le nouveau parti démocratique fondé par François Bayrou.

Ce que je voudrais dire en rapport avec la citation de Pascal, c’est que le centre n’existe qu’à travers une relation. Il n’est pas une entité en soi, Le Centre absolu n’existe pas, il n’y a jamais que le centre de quelque chose, défini comme centre par sa position dans cette chose.

Ce que je veux dire encore, c’est que l’idée d’un parti politique centriste qui dépasserait les clivages gauche-droite comme on le lit un peu partout, ce serait justement un centre qui serait partout. Et donc plus d’autres partis, à moins qu’on n’admette qu’il y ait plusieurs façon d’être au centre (centre-gauche, centre-droit…).

On va dire que ça, c’est de la politique-politicienne, et que nous n’avons que faire de cette tambouille électorale. Mais tout de même, il faut admettre que ça va un peu plus loin. Certains s’étaient énervé devant la prétention de quelques uns (F.B. en particulier) à vouloir faire de la politique « autrement », en abandonnant les clivages politiques. Une sorte d’union sacrée, comme en Allemagne, comme parfois en Israël, comme chez nous pendant la Grande Guerre.

Je dis : pourquoi pas ? Mais admettons que la politique n’est plus de mise alors. La politique, c’est le débat contradictoire, nourri par des options qui sont par définition multiples (sinon on est dans la théocratie).

Bref, on peut faire de la politique avec deux partis ; mais s’il y a un centre, alors il en faut – au moins - trois

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