Pureté-Impureté 3
Il n'y a pas de fin à la pureté et pas de commencement à l'impureté.
Proverbe indien
Ce proverbe est là pour nous le rappeler : si le pur et l’impur sont radicalement distincts dans les pages du dictionnaire, ils peuvent se confondre dans la réalité, parce qu’alors ils admettent des degrés. Dans le réel concret, le pur et l’impur se mélangent et le seuil qui les sépare se brouille. La saint est pur… oui à condition de ne pas tenir compte de ses fantasmes (Saint Antoine !). L’eau est pure, oui : il suffit pour ça qu’elle ne déclenche pas de maladie quand on en boit. La vache est de pure race charolaise… Pure, oui mais issue de multiples croisements.
Quand on se meut dans les concepts, tout est simple.
Quand on veut s’en servir pour déchiffrer la réalité, tout se complique.
Oui, tout est là.
Si vous faites un calcul arithmétique, c’est simple : 2+2=4. Si vous dites : 2+2=3,9999 : vous avez tout faux.
Maintenant si vous faites un calcul de distances entre deux villes, ou si vous pesez une lettre pour la poste : vos mesures vont admettre une marge d’erreur. Même si vous êtes physicien, vous allez définir la limite de l’exactitude de vos mesures, sachant qu’on ne peut – ou qu’on ne veut – pas aller au-delà.
Il y a donc dans la réalité des degrés à la pureté, avec un seuil de tolérance au-deçà du quel on va considérer qu’on reste pur.
Tolérance : tout est là.
No comments:
Post a Comment