Saturday, November 15, 2008

Citation du 16 novembre 2008

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Je prétends que ni le travail, ni l'occupation, ni la loi ne peuvent créer la propriété ; qu'elle est un effet sans cause : suis-je répréhensible ? Que de murmures s'élèvent !
- La propriété, c'est le vol ! Voici le tocsin de 93 ! Voici le branle-bas des révolutions ! ...
Pierre-Joseph Proudhon – Qu'est-ce que la propriété ? (1840)

Qu’on me permette de revenir sur cette citation de Proudhon (à peine effleurée le 17 mars 2006), pour en souligner la pérennité : oui, aujourd’hui encore, crier à bas la propriété, c’est toujours sonner le tocsin de 93 !
Car enfin, si la crise actuelle touche au plus profond notre société, c’est bien parce que l’accession à la propriété se trouve menacée. Et elle est menacée non par les anarchistes, mais par les banques ! Ce sont elles qui refusent à de larges couches sociales d’accéder à la propriété, en leur refusant le crédit. Le crédit ! Dire aux gens : si vous n’avez pas d’argent, vous ne pouvez pas acheter ! Que de murmures s'élèvent
Voilà donc où nous en sommes. Proudhon quant à lui, n’avait pas ce souci. Il se demandait seulement si la propriété était fondée d’une façon ou d’une autre, avec cette idée qu’être propriétaire d’un bien, c’était exclure de la jouissance de ce bien tous ceux qui n’en étaient pas propriétaires.
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Qu’est-ce qui est le plus important ? Posséder ou consommer ? Voilà sa question, que nous ne comprenons peut-être déjà plus parce que pour nous, il va de soi qu’il faut posséder pour consommer. Mais l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons à la fontaine, le fruit que nous cueillons à l’arbre, tout cela c’est de la jouissance sans propriété.
Toutefois si Proudhon semblait dénigrer la propriété, sa critique restait encore modérée. Car c’est par la perte de liberté que la propriété semble le plus redoutable : nous sommes possédés par ce que nous possédons (cf Post du 8 juillet 2006).

Mais ça, on le savait déjà grâce à Miss.Tic : mieux vaut louer que posséder. Car louer, c’est rester libre.
(Image publiée par Henri Kaufman)






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