L'Amérique lui avait enseigné qu'il est naturel et facile d'agir, alors que le continent d'où il était arrivé privilégiait l'acte de compréhension.
Philippe Labro – Un étudiant étranger
L’esprit d’entreprise plutôt que la recherche de connaissance…
Stérilité de la connaissance qui détourne d’agir…
Réussir est possible à condition d’essayer : Yes, we can !
Kant, parlant du caractère positif des désirs, qui nous poussent à agir même quand ils sont irréalisables, disait à peu près la même chose :
Il semble que, si nous ne devions pas nous être déterminés à employer notre force avant de nous être assurés que notre pouvoir est suffisant pour la production d'un objet, la plus grande partie de cette force resterait inutilisée. Car, en général, nous n'apprenons à connaître nos forces que dès lors que nous les essayons. Cette illusion inhérente aux vains souhaits est donc seulement la conséquence d'une bienfaisante disposition de notre nature
KANT – Critique de la faculté de juger – Introduction, III, note
Il y a pourtant bien du danger à souscrire à ce genre de raisonnement : c’est un chèque en blanc donné à l’ignorance et à l’irréflexion. La témérité et l’illusion sont payées par l’échec bien plus souvent que par la réussite. Les hommes d’expérience sont recherchés parce que leur capacité à choisi l’action opportune (1) en fait des hommes précieux.
Il s’agit donc non pas de savoir si la connaissance de l’action entreprise est nécessaire, mais à partir de quand elle est suffisante.
C’est là l’intérêt du petit extrait de Kant : il ne nous dit pas qu’il faut foncer avant de savoir. Il nous dit qu’on ne peut pas espérer tout savoir quand il s’agit d’entreprendre. Mais ce que nous pouvons – ce que nous devons – négliger dans notre connaissance, ce ne sont pas les techniques à mettre en œuvre ni les méandres de l’action, pas plus que l’évaluation de la résistance de l’environnement ; c’est l’évaluation de nos propres forces.
C’est cela qu’explique aussi le slogan de Barak Obama : nos forces sont bien plus importantes que nous ne le croyions. La foi dans la réussite est une condition du succès : ce qui ne veut dire que nous serons alors plus forts, mais que nous nous libérons des inhibitions qui nous empêchent d’utiliser pleinement nos forces.
Voilà : comme le dit Kant, tout cela dépend de notre désir. Le désir peut être illusoire, mais
il a une qualité essentielle : il nous donne confiance en nous et en notre avenir.
L’échec peut bien être au bout du chemin…. mais la réussite aussi.
Nous ne le saurons qu’à condition d’y aller.
(1) On retrouve la notion de kairos dont j’ai du parler quelque part (je ne sais plus où)
2 comments:
(1) On retrouve la notion de kairos dont j’ai du parler quelque part (je ne sais plus où)
Avec google on trouve ça ici.
(pour limiter le champ de recherche de google à votre blog vous pouvez faire une recherche comme ça.)
Bravo ! Et merci.
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