Cito, longe, tarde. ((Fuir) tôt, (courir) loin, (revenir) tard.)
Devise
attribuée à Galien à propos de la peste.
Les Jeux Olympiques qui viennent de
s’achever ont été l’occasion de rappeler la devise forgée
par Pierre de Coubertin : « Citius, Altius, Fortius » (qui signifie « Plus vite, plus haut, plus
fort »). Aurait-il eu une réminiscence de Galien ???
Toujours est-il que devant les fléaux qui
ont frappé l’humanité, les médecins ont pu disserter longuement et sur tous les
causes imaginables, les hommes eux ont toujours su ce qu’il fallait
faire : on disait qu’en cas de peste le meilleur remède était une bonne
paire de bottes – Pour fuir tôt, loin, longtemps.
Car on a longtemps hésité sur l’origine de
la peste : tantôt elle venait d’une corruption de l’air ; tantôt elle
était due à des émanations empoisonnées de la terre ; tantôt elle venait
de l’eau (les juifs étaient soupçonnés d’empoisonner les fontaines et les puits
(1)) ; tantôt encore elle était due à une nourriture malsaine. Mais, dans
tous les cas, on savait qu’elle était contagieuse, y compris en période
d’incubation – d’où la quarantaine imposée aux navires suspects d’apporter la
maladie dans les ports.
L’intérêt de ces observations est de
revisiter un moment de l’histoire de la médecine : celui où, impuissante à
guérir, elle ne pouvait que faire de la prévention.
Et encore… Les médecins de Molière se
contentaient de palabrer en latin plutôt que d’ausculter le malade. Tout juste
acceptaient-ils d’observer les urines, de saigner et de purger : bref, de
faire circuler.
C’est que les maladies étaient alors
considérées comme provoquées par un dérèglement des humeurs qui ne s’écoulaient
pas comme elles l’auraient dû. Par contre imaginer un agent infectieux qui se
nourrit du corps du malade, ça c’était impensable.
Sauf à imaginer un cas de possession
démoniaque.
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(1) Voir Post du 17-4-2012
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