Thursday, August 30, 2012

Citation du 30 août 2012


Cito, longe, tarde. ((Fuir) tôt, (courir) loin, (revenir) tard.)
Devise attribuée à Galien à propos de la peste.


Les Jeux Olympiques qui viennent de s’achever ont été l’occasion de rappeler la devise forgée par Pierre de Coubertin : « Citius, Altius, Fortius » (qui signifie « Plus vite, plus haut, plus fort »). Aurait-il eu une réminiscence de Galien ???
Toujours est-il que devant les fléaux qui ont frappé l’humanité, les médecins ont pu disserter longuement et sur tous les causes imaginables, les hommes eux ont toujours su ce qu’il fallait faire : on disait qu’en cas de peste le meilleur remède était une bonne paire de bottes – Pour fuir tôt, loin, longtemps.
Car on a longtemps hésité sur l’origine de la peste : tantôt elle venait d’une corruption de l’air ; tantôt elle était due à des émanations empoisonnées de la terre ; tantôt elle venait de l’eau (les juifs étaient soupçonnés d’empoisonner les fontaines et les puits (1)) ; tantôt encore elle était due à une nourriture malsaine. Mais, dans tous les cas, on savait qu’elle était contagieuse, y compris en période d’incubation – d’où la quarantaine imposée aux navires suspects d’apporter la maladie dans les ports.
L’intérêt de ces observations est de revisiter un moment de l’histoire de la médecine : celui où, impuissante à guérir, elle ne pouvait que faire de la prévention.
Et encore… Les médecins de Molière se contentaient de palabrer en latin plutôt que d’ausculter le malade. Tout juste acceptaient-ils d’observer les urines, de saigner et de purger : bref, de faire circuler.
C’est que les maladies étaient alors considérées comme provoquées par un dérèglement des humeurs qui ne s’écoulaient pas comme elles l’auraient dû. Par contre imaginer un agent infectieux qui se nourrit du corps du malade, ça c’était impensable.
Sauf à imaginer un cas de possession démoniaque.
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