Simone de Beauvoir
La Citation du jour : le Making of. –
J’en étais avec cette citation
de Simone de Beauvoir à me dire : Oui, c’est incontestable : le bébé
vieillit au même titre que l’homme et la femme d’âge mûr. Mais alors qu’est-ce
que vieillir ?
Quelque clics plus loin, je
tombe sur cette œuvre de Hans Baldung :
Hans Baldung,
"Les sept âges de la femme", 1544, Leipzig, musée des Beaux-Arts
Selon
ce tableau, vieillir pour une femme, c’est bien sûr se développer, grandir
quand elle est enfant, changer de silhouette au cours de sa vie – mais le
curseur du temps et de l’âge c’est aussi la forme de ses seins. D’abord absents,
puis petites pommes qui deviennent poires, pour finir flasques, vidés de leur
substance.
Mais
je n’étais pas encore satisfait de ces constatations : quelles réflexions
en tirer, que dire qui soit un peu plus que des observations triviales ?
Et puis imaginer Simone de Beauvoir philosopher sur la vieillesse en regardant
mélancoliquement ses nichons dans le miroir de la salle de bains m’était
proprement insupportable (1)
Là
dessus je tombe sur cette phrase de Mo Yan , dans un ouvrage récemment réédité
pour cause de nobélisation :
Chez une femme, la décrépitude
commence par les seins, et pour les seins la décrépitude commence par le
mamelon. (Mo
Yan – Beaux seins, belles fesses – Réédition Point p. 135)
Dans
la suite du texte Mo Yan décrit ces mamelons comme s’affaisant ainsi que des
épis trop mûrs et leur couleur vive virant au rouge jujube ; dans le même
temps le lait qui en sort devient moins sucré et il s’en exhale une odeur de
bois pourri… J’en conclus que la femme vieillissait de l’extérieur vers
l’intérieur : du mamelon ça gagne le sein, du sein ça altère le lait, puis
sans doute ça envahit l’intérieur.
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D’où le principe : vieillir, c’est devenir à l’intérieur comme on est à
l’extérieur.
Du
coup, que les hommes aient eux aussi leur indicateur de veillissement,
calvitie, bedon, ou zizi flaccide, sans aucun doute. Mais qu’ils soient ou non mentalement
flaccide : c’est ça qui compte.
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(1)
Qu’on se rappelle cette image de Simone de Beauvoir, vue de dos, nue dans sa salle
de bains : c’est cette femme, fière de sa silhouette impériale que je voulais
conserver en mémoire.
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