Monday, December 17, 2012

Citation du 18 décembre 2012



La plus grande partie de la vie passe à mal faire, une grande partie à ne rien faire, toute la vie à faire autre chose que ce que l'on devrait. 
Sénèque – Lettres à Lucilius
Petite leçon de morale en forme de problème d’arithmétique :
75% de la vie : on fait mal
50% de la vie : on ne fait rien
100% de la vie : on ne fait pas ce que l’on devrait.
Total : 100%
Refaites l’addition et expliquez votre solution.
--> Sans problème ! Souvent, en ne faisant rien, on fait mal ; et du coup on ne fait bien sûr pas ce qu’on devrait faire.
L’exemple sont abondants ; simplement, comme ça, celui qui me vient à l’esprit : c’est Galahad, le fils de Lancelot, qui arrive chez le roi Pécheur. On lui montre sans rien lui dire la lance qui saigne et un vase (= le Graal et l’instrument de la Passion du Christ). Il n’ose pas demander à quoi cela correspond : en s’abstenant il perd toute chance de rapporter le Saint Graal qu’il était justement venu chercher – donc il échoue dans sa quête. (Lire ici)
Mais alors : il se pourrait qu’on ne fasse jamais le Bien ? Qu’il y ait une seule façon de bien agir, alors qu’il y en a mille-et-une de faire le Mal ? Que dis-je « une seule façon de bien faire » ! Il se peut encore qu’en croyant faire le bien, on fasse le mal, comme Galahad qui n’ose pas questionner, mais qui croyait bien de faire parce que c’est cette retenue qu’on lui avait recommandée.
Alors, comme cela, qu’on ne fasse rien ou qu’on cherche à bien faire, on ferait mal de toute manière ? Inutile pourtant de chercher à se défiler en disant (comme le mauvais élève) que, puisque ce n’est jamais bien, alors ce n’est pas la peine de faire des efforts.
--> On a toujours le devoir de faire le Bien.
Comment se tirer de ce piège ?
Réponse 1 – Espérer dans la miséricorde divine qui va nous sauver à condition qu’on ait un véritable repentir.
Réponse 2 – Postuler, comme Kant, l’immortalité de l’âme en espérant de la durée indéfinie qu’elle nous permette d’atteindre le but de la vie morale (1)
Réponse 3 – Ou bien dire que, certes les Cieux sont vides, mais qu’il nous reste encore à faire comme Sisyphe : tenter de réussir encore et encore, tout en maudissant les Dieux de ne pas exister.
-> Les feignants choisiront la réponse 1.
-> Les bons élèves de la vie choisiront la réponse 2
-> Les vrais héros, la réponse 3
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(1) Il est vrai que pour Kant ce but n’est pas de réaliser une performance, mais d’élever notre âme.

1 comment:

Anonymous said...

Ou bien alors, les gens ordinaire, les gens de tous les jours, les "petites" gens oserais-je dire, choisirons de s'en remettre à la miséricorde Divine pour leur fautes passées (et là je vous l'accorde il faut un sincère repentir) et feront face, petit à petit, au fil des expériences, à leur contradictions et limites, s'éduqueront à force de courage et ne réitéreront plus "beaucoup" de fautes, d'erreurs (pour ne pas parler de péché et de mal car il faut être optimiste et croire en le genre humain dans ce qu'il a de meilleur ... sous différentes formes) et arriver ici bas à être, non des gens parfaits, mais des gens de bien, du beau et du vrai ... à leur manière particulière.

Bonne journée.