Aimer un être, c'est accepter de vieillir avec lui.
Albert Camus –
Caligula
Le Titien –
Allégorie Les âges de la vie
Hier, les âges de la femme. Aujourd’hui, les âges de la
vie. En trois stades : l’enfant, au sommeil innocent parmi les angelots.
La jeunesse, à jouer de la flute avec une bergère. La vieillesse à contempler
des têtes de mort.
Brrr…
Quelques remarques néanmoins :
- Sur les enfants, on pense bien sûr au proverbe : Dès
qu'un enfant vient à naître, il est déjà assez vieux pour mourir. (1)
Comme le suggère la composition de ce tableau, l’enfant
peut mourir mais il ne se sait pas mortel. Voici nos chérubins endormis
pêle-mêle comme des chatons.
- Sur les adultes : les voici, dans la fleur de
l’âge à se contempler réciproquement en se promettant bien des douceurs. Leur
bonheur est pleinement conscient, alors que celui des enfants ne l’est pas. Mais
il semble bien qu’ils ne soient pas encore conscient que la vieillesse les
guette.
- Enfin, voici la vieillesse, reléguée si loin à
l’arrière-plan qu’on ne la voit pratiquement pas. Comme si on nous
disait : Oui, bien sûr, la vieillesse viendra un jour, et ce jour-là vous
pourrez méditer sur la vanité des amours et des jouissances de la vie.
… Mais, en attendant, recherchez la bergère qui va vous
demander de lui jouer un petit morceau de flute. Et quand elle sera venue,
inutile de lui dire : Ma chérie je
te propose que nous vieillissions ensemble, de façon que devenus vieux nous
contemplions ensemble les restes de défunts afin de nous préparer à sauter, la
main dans la main, dans les ténèbres de la mort.
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(1) Citation donnée ici. D’autres l’attribuent à
Heidegger : "Dès qu'un être nait, il est assez vieux pour
mourir"
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