Tuesday, December 04, 2012

Citation du 5 décembre 2012



La politesse fait paraître l'homme au dehors comme il devrait être intérieurement.
            La Bruyère
Quiconque a le courage de paraître ce qu’il est, deviendra tôt ou tard ce qu’il doit être.
Rousseau - Lettre à Sophie d'Houdetot (cité le 24-06-2006)
Apparence et transparence… Voilà un beau sujet de colle pour les élèves de prépas…
--> Une introduction et trois parties.
Toute la question est en effet d’évaluer le rôle de l’apparence quand elle recouvre et masque une réalité profonde.
- Rousseau y voit un obstacle au progrès moral, puisque le vice et la noirceur d’âme peuvent prospérer en toute impunité. Mieux vaut avoir le courage de paraître ce qu’on est : ainsi du débauché qui traque la femme de chambre, du misanthrope qui affiche le mépris qu’il a pour l’humanité, ou du faux dévot qui accapare le pouvoir. Peut-être tous ces gens finiraient-ils par réviser leur attitude si on pouvait l’observer et donc leur faire remarquer combien elle est douloureuse pour les autres.
- La Bruyère ne porte pas de jugement sur l’apparence, mais par sa remarque il nous permet de supposer que – quand même – mieux vaut la politesse qui masque, que la sincérité qui blesse. Ainsi du chinois qui va découper le condamné en 120 morceaux – avec maintes civilités. Ainsi du DRH qui va vous virer, mais qui vous offre un café lors de l’entretien fatal.
- Quant à moi : ma préférence pour la superficialité dans les rapports humains  étant connue (voir ici), on devine que je penche plutôt du côté de La Bruyère. Je parlais du bourreau chinois qui occis sa victime après l’avoir très poliment saluée : ce n’est qu’un exemple de l’attitude des chinois en société.
En effet, les chinois ont horreur de perdre la face, et dans les négociations avec eux il faut être, nous dit-on, très attentif à éviter ce genre de situation. Le chinois sait très bien que les politesses à son égard sont sans doute factices. Mais elles n’en sont pas moins très utiles, parce qu’elles servent à masquer le mépris dans lequel on le tient. Et ce masque est indispensable pour que personne ne sache qu’il est – éventuellement – une personne méprisable.
L’apparence est un écran, et personne ne l’ignore. Par contre, ce que l’on ignore grâce à elle, c’est ce qu’il y a derrière.

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