La politesse fait paraître l'homme au dehors comme il
devrait être intérieurement.
La Bruyère
Quiconque a le courage de paraître ce qu’il est, deviendra tôt ou tard ce
qu’il doit être.
Rousseau -
Lettre à Sophie d'Houdetot (cité le 24-06-2006)
Apparence et
transparence… Voilà un beau sujet de colle pour les élèves de prépas…
--> Une introduction et trois parties.
Toute la question est en effet d’évaluer le rôle de
l’apparence quand elle recouvre et masque une réalité profonde.
- Rousseau y voit un obstacle au progrès moral, puisque
le vice et la noirceur d’âme peuvent prospérer en toute impunité. Mieux vaut
avoir le courage de paraître ce qu’on est : ainsi du débauché qui traque
la femme de chambre, du misanthrope qui affiche le mépris qu’il a pour l’humanité,
ou du faux dévot qui accapare le pouvoir. Peut-être tous ces gens finiraient-ils par réviser leur
attitude si on pouvait l’observer et donc leur faire remarquer combien elle est
douloureuse pour les autres.
- La Bruyère ne porte pas de jugement sur l’apparence,
mais par sa remarque il nous permet de supposer que – quand même – mieux vaut
la politesse qui masque, que la sincérité qui blesse. Ainsi du chinois qui va découper
le condamné en 120 morceaux – avec maintes civilités. Ainsi du DRH qui va vous
virer, mais qui vous offre un café lors de l’entretien fatal.
- Quant à moi : ma préférence pour la superficialité
dans les rapports humains étant connue
(voir ici), on devine que je penche plutôt du côté de La Bruyère. Je parlais du
bourreau chinois qui occis sa victime après l’avoir très poliment saluée :
ce n’est qu’un exemple de l’attitude des chinois en société.
En effet, les chinois ont horreur de perdre la face, et
dans les négociations avec eux il faut être, nous dit-on, très attentif à
éviter ce genre de situation. Le chinois sait très bien que les politesses à
son égard sont sans doute factices. Mais elles n’en sont pas moins très utiles,
parce qu’elles servent à masquer le mépris dans lequel on le tient. Et ce masque
est indispensable pour que personne ne sache qu’il est – éventuellement – une personne
méprisable.
L’apparence est un écran, et personne ne l’ignore. Par
contre, ce que l’on ignore grâce à elle, c’est ce qu’il y a derrière.
No comments:
Post a Comment