Tuesday, December 18, 2012

Citation du 19 décembre 2012



One God, one Farinelli ! [Un seul Dieu – Un seul Farinelli !]
Exclamation d’une spectatrice enamourée à la fin de l’aria Son qual nave de l’opéra Artaserse, de Leonardo Vinci – livret de Metastase – chantée par le castrat Farinelli

On connait aujourd’hui Farinelli par le film de Gérard Corbiau qui nous conte sa carrière artistique… et amoureuse, puisqu’on apprend du coup que les castrats avaient encore ce qu’il faut pour satisfaire les dames (1).

On sait également que les femmes étaient les vraies admiratrices de Farinelli, au point que certaines affirmaient avoir eu un orgasme rien qu’en l’écoutant chanter. On voit également que certaines d’entre elles n’hésitaient même pas à en faire un véritable Dieu.
Nous ne fabriquons plus de castrats, nous sommes obligés de les imaginer en écoutant chanter les contre-ténors actuels (2). Piètre consolation…
Seulement, voilà : même si nos falsettistes n’arrivent pas à la cheville des castrats d’autrefois, leur pouvoir de séduction n’en est pas moins réel. J’en veux pour preuve le beau Philippe Jarouszky dont la voix de contre-ténor – aidée il est vrai par des yeux de velours – fait battre le cœur des dames : j’ai observé moi-même ce phénomène dans un récital où il ne bénéficiait ni d’un costume de scène ni d’un maquillage spécial.
D’où vient cette emprise sur l’âme féminine ?
Comment répondre ? Autant poser directement la question : quel est le véritable pouvoir de la voix humaine ? Car on l’observe, c’est dans la voix que réside une grande partie du pouvoir de séduction, les chanteurs mais aussi les acteurs en apportent la preuve incontestable : certains d’entre eux, pourtant peu séduisants physiquement, ont un attrait décuplé dès qu’on entend leur voix.
Pour autant que je sache, les communicants qui s’occupent des politiciens candidats à des élections ne se soucient pas spécialement de cela. C’est peut-être dommage ; en tout cas la voix trompe moins que les paroles : elle au moins, si elle était séduisante avant l’élection, elle le restera après.
D’ailleurs si on veut bien y penser, comment Hitler a-t-il pu fasciner les foules, alors que la télévision n’existait pas et le cinéma bien peu ? Ce n’est pas son image qui a séduit : c’est sa voix.
Brrrrr…
(3)
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(1) Toutefois sans leur faire courir le risque de grossesse).
 (2) Le castrat avait un registre proche du contralto féminin, mais avec un timbre différent et une puissance que n’approchent pas les contre-ténors (ou falsettistes) actuels. 
(3) On dit qu’Eva Braun était fascinée par la voix d’Adolf Hitler ; il est vrai qu’en privé, elle devait avoir des inflexions différentes de ses vociférations publiques

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