De Démocrite : La vieillesse est un délabrement
général : elle possède tout, mais elle manque de tout.
Stobée – Florilège
IV, L, 76
Faut-il faire des
enfants ?
Suivant Démocrite, nous parlerons d’abord des vieux et non des enfants
– mais patience ! On y vient !
Là encore, Démocrite est le philosophe qui met à mal la
bien-pensance, en nous débarrassant du respect qu’on devrait, selon la coutume,
accorder aux vieux.
Il était bien en avance sur son temps, si l’on songe à
l’autorité que l’on accordait à son époque à la vieillesse, souvent considérée
comme la seule et unique marque du pouvoir légitime : la « gérontocratie » était la règle, et
si la force venait à manquer au vieillard, son fils avait le devoir de prendre la
suite, ainsi que le prouve l’épisode archi-connu du Cid.
Si je dis que Démocrite était en avance, c’est bien parce que sans le dire crument, nous
partageons en fait son jugement. Oui, les
vieux possèdent tout parce qu’ils représentent un réel pouvoir économique
(héritant de la généreuse condition de retraité issue des 30 glorieuses), mais ils manquent de tout, ils sont
complètement obsolètes du fait de leur incapacité à s’adapter aux changements
incessants – par exemple celle de la révolution numérique.
… Toutefois, mon interprétation de la situation faite à
la vieillesse est encore trop « soft » : ce qui manque aux
vieux, leur pension ne leur permettra jamais de l’acheter, parce que ça ne se
vend pas. Ce n’est pas seulement la verdeur de la jeunesse – ça le mythe de
Faust l’a largement exploité.
Non - ce qui manque aux vieux, ce qu’ils ne pourront
jamais acheter, c’est l’amour.
Vous voulez un espoir d’avoir une vieillesse
heureuse ? Faites des enfants – faites beaucoup d’enfants : sur le
tas, il y en aura bien un qui vous aimera, même quand vous serez devenu un
vieillard incontinent.
Et si vous ne pouvez plus relisez le Post d’hier, et
adoptez-en un.
La suite après-demain – et toujours : si vous le valez
voulez bien
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