Monday, July 08, 2013

Citation du 9 juillet 2013



Sur Aristippe : Denys, un jour, lui donna à choisir entre trois filles de joie. Il répondit qu'il les emmènerait toutes les trois, « car Pâris lui-même s'était mal trouvé de n'en avoir pris qu'une ». Toutefois, on dit qu'après les avoir menées jusqu'à sa porte, il les renvoya, tant il était enclin aussi bien à prendre qu'à laisser.
Diogène Laërce – La vie des philosophes illustres (Aristippe)
Je possède Laïs [une courtisane fameuse], mais je n'en suis pas possédé, et j'ajoute que s'il est beau de vaincre ses passions et de ne pas se laisser dominer par elles, il n'est pas bon de les éteindre tout à fait.
Diogène Laërce – idem
Parmi les philosophes qui n’ont été ni atrabilaire ni ascètes, une place de choix doit être faire à Aristippe, l’un des plus éminents membres de l’école hédoniste, qui fait du plaisir le souverain bien.
On attend des sages – surtout s’ils sont grecs – des conseils de vie. En voici un : trois femmes en même temps ce n’est pas raisonnable. Par contre se débaucher avec le beau sexe de temps à autre est tout à fait recommandable. Ces passions-là, il n'est pas bon de les éteindre tout à fait.
Certains n’hésiteront pas à parler dans ce cas d’épicurisme et de citer les conseils de Galien qui ont inspiré la médecine durant tout le moyen-âge et bien au-delà.
Que nous dit la médecine galénique ? qu’il faut purger les humeurs de temps à autre : «On corrige l’excès d’une Humeur par des purges, des saignées, des diètes. » (Voir ici). Des méthodes plus simples et plus naturelles peuvent être aussi recommandées, telles que l’acte sexuel concernant les humeurs qui sont secrétées dans les organes génitaux. Il faut bien que ça coule quelque part, sinon ça fermente, ça monte au cerveau, etc.
- Donc : mieux vaut une petite femme de temps à autre que la macération monacale.
- Et encore ? Que, là où le désir est ignoré, il revient sous forme de conseils hygiénistes.
- Mais surtout, ce que nous donnent à voir ces lointaines conceptions de la vie sexuelle, c’est qu’il existait autrefois une imagination absolument débridée concernant les effets de la sexualité dans notre propre corps.
 Exemple ?
            - Les grecs imaginaient l’hystérie comme une maladie féminine occasionnée par le déplacement de l’utérus, conçu comme un petit animal capable de se fixer au niveau du cerveau et d’y occasionner les pires dérèglements.
            - Et pour nous, les hommes ? Imaginer une circulation du sperme dans le corps identique à celle du sang, mais qui alimenterait les passions au lieu d’alimenter les muscles.
Quoique… Les cyclistes du Tour de France se dopent à la testostérone : preuve que ça a quand même quelque chose à voir avec l’effort musculaire.

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