Si l'on mettait le temps des fanfares / A la gare gare
gare / On perdrait pas son temps / De temps en temps / Tout en y gagnant / D'
quoi s' fair' bien d' la joie / Car mieux vaut un' guitare / Qu' les sonn'ries
de la gloire oire oire /
Il y a deux jours, le 14 juillet, j’ai voulu remonter le
moral de mes concitoyens. Raison pour laquelle j’ai laissé de côté cette
chanson de Léo Ferré, notre vieil anar dont on a célébré l’anniversaire de la
disparition il y a 20 ans. Oui, il est mort un 14 juillet et ça se comprend…
Au fond, ce qui choque – et ça a été une charge d’Eva
Joly contre le 14 juillet – c’est que cette célébration de la Nation se fasse
essentiellement sur fond de défilé militaire (1).
Et oui, c’est vrai : supprimez le défilé du 14
juillet, qu’est-ce qui vous reste ? Le feu d’artifice ? Le bal des
pompiers ? Le discours de l’élu de la commune au banquet
républicain ? – Même pas : c’est fini ces repas à l’ombre des
tilleuls où l’on mange le boudin-purée populaire.
Donc, à part l’armée, on ne voit pas ce qui pourrait
sauver le 14 juillet.
Autre chose : si l’armée ne défile plus ce jour-là –
et donc ne défile plus du tout – alors le fossé qui la sépare des citoyens
risque de se creuser. Et en effet, une armée de métier n’a que deux façons de
se faire connaitre du peuple : soit en faisant la guerre. Soit en défilant
avec ses belles armes rutilantes. Choisissez.
Et si on remplaçait la fanfare par une Marseillaise jouée
à la guitare-harmonica ?
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(1) Le récent scandale soulevé par le tweet du compagnon
de Cécile Duflot, disant que le jour du 14 juillet il n’allait pas voir le « défilé
de bottes » montre que le sujet est toujours sensible.
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