Tuesday, July 16, 2013

Citation du 17 juillet 2013



Si « l’homme est un loup pour l’homme », le hareng pour autant n’est pas « un tigre pour le hareng ».
Colette Guillaumin – Sexe, race et pratique du pouvoir, Côté-femmes, 1992
Cette remarque a sans doute pour but de montrer que les hommes sont les seuls être capables de s’entredévorer, la Nature n’ayant pas été jusqu’à produire d’autres espèces cannibales.
- C’est pourtant une évidence dont l’observation semble avoir manqué à notre auteur du jour : tout ce qui est comestible se mange. Rien n’est donc plus banal que le cannibalisme, même dans les espèces animales ; d’innombrables cas montrent que les petits qui sortent du nid – ou de la protection de leur mère – sont souvent impitoyablement dévorés par leurs congénères – voire même par leurs propres parents.
Voyez ce gentil ourson blanc : sa maman-ours l’accompagne partout. Mais qui voit-on, les suivant s’il le faut pendant des jours et des jours ? Le Grand ours mâle qui attend que le petit soit isolé pour le croquer comme un vulgaire phoque !
Et attention,  mignon poussin de mouette ! Si tu sors du nid où tu es née, n’importe quelle autre mouette va te dévorer – y compris ton propre père (voire même ta mère) qui ne te reconnaîtra plus.
Qu’est-ce que l’espèce humaine a ajouté à ça ? Que l’anthropophagie est rituelle, qu’elle confère à la victime des pouvoirs qu’on espère s’approprier par l’ingestion, ou qu’elle permet par la répartition des morceaux de sa carcasse de confirmer la hiérarchie sociale.
Et quoi d’autre ? La cruauté ? Oui, certes : il ne s’agit pas seulement de détruire pour s’approprier les biens de l’autre, mais aussi de jouir de lui, par le viol, par les raffinements de cruauté par lesquels on va le mettre à mort. (1)
Et si c’était comme ça aussi que l’homme est supérieur à l’animal ?
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(1) Je n’ai lu nulle part que le supplice chinois des « 100 morceaux » (qui dépèce tout vif le condamné) ait été suivi de la mise en vente des pièces de viande ainsi découpées. Mais pourquoi pas ? On sait que Clemenceau raconte avoir vu ça en Afrique (voir ici) 

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