Je croirai aux commémorations quand les Allemands viendront pleurer nos morts et que nous irons nous agenouiller sur les tombes d'Algérie, quand les Arabes pleureront les Juifs égorgés et les Juifs, les Palestiniens abattus, quand les Amerloques se recueilleront sur les ruines japonaises et que les Nippons demanderont pardon aux dépouilles chinoises et aux femmes coréennes. .. Alors là seulement moi aussi j'irai pleurer les morts.
Daniel Pennac – Monsieur
Malaussène
1914-2014 :
Commémoration du centenaire de la grande Guerre
COMMÉMORER, verbe trans. – Marquer par une cérémonie le souvenir d'une personne, d'un acte ou d'un
événement. (Source : TLF)
S’agissant de la guerre, il est évident que la commémoration
est un évènement qui concerne la Patrie, et qu’il s’agit d’une cérémonie
centrée exclusivement sur elle seule.
Seulement, Daniel Pennac fait mine de croire que pour
commémorer le souvenir des morts de la guerre, alors il ne faut pas faire de
différence : tant qu’à pleurer les morts, pourquoi ne pleurer que pour
ceux qui étaient sous notre pavillon ? La guerre est une tuerie
lamentable, où la mort ne fait nulle différence quelque soit le pauvre type qu’elle
fauche, laissant une femme et des orphelins – nulle différence qu’il soit
français, allemand, ou ce qu’on voudra.
Faudrait-il donc faire comme si la ligne de front
n’existait plus et que les victimes qui sont allongés le long de son tracé sont
les mêmes, quelle que soit la couleur de leurs uniformes ? Oui, évidemment... Mais Daniel Pennac nous demande quand même de réfléchir : pourquoi donc se
sont-ils tirés dessus ?
Ici apparait la question de la responsabilité :
pleurons ceux qui sont victimes, mais tous ne sont pas également
victimes : il y a aussi ceux qui ont donné les premiers l’ordre de tirer.
Et puis les américains qui balancent la Bombe sur Hiroshima, et les Japonais
qui éventrent les civils de Nankin.
Oui, que faire pour les bourreaux ? Nous ne
pleurerons pas sur eux et d’ailleurs rien ne dit qu’ils mourront eux aussi du
fait de la guerre. Nous n’accepterons de
pleurer que quand eux-mêmes pleureront sur leurs victimes. Pleurez les
premiers, messieurs les Japonais.
Massacre de Nankin durant
la guerre sino-japonaise
.
ET ALORS ?
Moralité: pleurer moins - Agir plus.... quand il en est encore temps.
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