[...] choisir, c'était renoncer pour toujours, pour
jamais, à tout le reste et la quantité nombreuse de ce reste demeurait
préférable à n'importe quelle unité.
Gide – Les
nourritures terrestres, p.66
Deux idées + une conclusion :
1 – Choisir c’est renoncer à ce qu’on aurait pu choisir,
mais qu’on n’a pas choisi. Spinoza : Omnis
determinatio negatio est. (Toute
détermination est négation : la statue dégagée par le sculpteur du
bloc de marbre exclut toute les autres qui auraient pu l’être également)
2 – Choisir, c’est assurer une certaine unité entre le
choisi et le choisissant. En choisissant, ne je n’effectue pas un choix au
hasard, mais en fonction de ma volonté et ma personnalité.
3 – Conclusion : mieux vaudrait garder ce que
j’exclue plutôt que de le rejeter pour m’établir dans l’unité de ma personne.
--> C’est là qu’on ne comprend plus très bien :
car ne faut-il pas de toute façon éliminer ces autres possibilités quand
on se décide à agir ? Que j’aille à
droite, ça exclut que j’aille à gauche. Et en même temps si je me complais dans
le délice des possibilités d’avancer ou de reculer, je reste enraciné au même
endroit.
Peut-être Gide pensait-il plutôt à ce choix aléatoire
qui exclut quant à lui l’unité et la continuité par rapport aux choix
antérieurs ? Que je me décide à apprendre à jouer du luth aujourd’hui, et
puis que je l’abandonne pour me livrer à la danse classique, mais que le
surlendemain je fasse mes bagages pour l’Amazonie, et que pour finir je tire au
sort la direction de mon avion.
Oui, c’est bizarre, mais comme le dit Gide : ça demeure préférable à n'importe quelle
unité
1 comment:
encore un savoureux texte et réflexion . et d'attribution sur les petites histoires qui nous touchent de prés ou de loin . merci d'apporter votre savoir dans des touches de bonheurs à votre chére blogeuse.
nous ne pouvons créer que poliniser par des fleurs mâles et subtiles ...
belle attente de l'an neuf cher jean pierre.
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