Qui rougit
est déjà coupable, la vraie innocence n’a honte de rien.
Rousseau – Emile ou de l’éducation
Innocence :
1 - État de
ce qui, par nature, ne fait pas de mal à autrui; fait de ne pas être nuisible
2 - État de
celui qui n'est pas souillé par le mal, le péché, qui ne pense pas à mal.
3 - État de
celui qui ne se rend pas compte des choses, qui manifeste une trop grande
ignorance des réalités.
Définition du TLF
L’innocence
est un de ces concepts moraux qu’on aime mettre en contradiction avec eux
mêmes. Ainsi de l’innocence d’Adam et Eve, perdue en raison d’une faute commise
(sens 2) et qui en réalité s’est évanouie en accédant à une connaissance d’un
niveau supérieur (sens 3).
En réalité,
l’innocence n’est pas liée à un acte précis, mais à une conscience
particulière. Ainsi, l’innocence enfantine va de pair avec la cruauté des
petits qui martyrisent les animaux sans défense sans perdre un seul instant la
candeur et la transparence de leur regard.
On doit alors
distinguer entre deux sortes d’innocences : l’innocence morale, dont nous
parlons ici ; et l’innocence juridique. Du coup il y a aussi deux sortes
de culpabilité, celle que condamnent les tribunaux, et celle que condamne la
conscience.
Et on peut
aussi réfléchir à la perte de l’innocence. Il y a des criminels qui se sentent
innocents du crime qu’on leur reproche – de même qu’il y a des crimes dont les
auteurs sont acquittés et qui se sentent malgré tout coupables.
Il est
habituel de considérer la torture que s’inflige celui qui se sent condamné par
lui-même ; mais on peut aussi penser à ceux qui conservent leur innocence
jusque dans les prisons. L’inverse de Raskolnikov en quelque sorte…
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