Tu parles
trop, j'entends du soir au matin / Les mêmes mots, toujours les mêmes refrains
/ Tu fais:" Bla bla bla bla " / C'est ton défaut
In Memoriam.
Hélas ! Richard Antony
est mort… Pleurons l’idole yé-yé mais aussi souvenons-nous qu’à l’époque nous
tenions ces jeunes gens pour ridicules.
Ainsi, Richard Antony a
écrit les paroles de cette chanson, mais le meilleur de son texte est dans les
onomatopées : « Tu fais:" Bla
bla bla bla " » dit le chanteur, mais c’est pour s’exclamer juste
après : « Rien n'est plus beau, tu peux parler nuit et jour / Oui,
oui, ha-a-a-a! » Enfin, quand
on est yé-yé, on peut se permettre
ça.
Tu parles trop… Mais au fait : comment sait-on
qu’on « parle trop » ?
Celui qui
parle trop est quelqu’un qui parle de
façon incoercible : « Bla-bla-bla ». Ce défaut est encore pire
quand on ne sait pas quoi dire, car voici des gens qui bavardent sans trop se
soucier de dire quelque chose : comme lorsqu’on est en voiture et qu’on
veut passer le temps dans les embouteillage. Ce qu’a très bien compris le
créateur du site de co-voiturage Blablacar (1).
Maintenant
lisons le texte de cette chanson avec un peu d’attention. La petite nana de la
chanson qui parle trop ne se contente pas de remuer de l’air de ses jolies lèvres sans rien dire de significatif – flatus vocis – bien au contraire
hélas ! Elle dit aussi certaines choses qu’elle ferait mieux de taire. On
lui reproche ainsi de « dire bien
fort ce que les gens pensent tout bas », et aussi de révéler ce qu’on voudrait
cacher : « avec toi mon
percepteur / De mon magot, connaît le chiffre par cœur ». On reconnaît
la misogynie classique qui reproche aux femmes d’être des écervelées. Mais en
réalité, ce reproche concerne quiconque parle trop : car forcément à un
moment où à un autre viendra au grand jour ce qu’on aurait du cacher. La parole
se soule d’elle-même.
Oui, nous
arrivons presque sans y penser à répondre à la question « Comment sait-on
qu’on parle trop ? ». C’est quand un mot en entrainant un autre c’est
notre discours qui nous gouverne et non l’inverse
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(1) « Pourquoi
BlaBlaCar sur mobile et en Europe ? Parce
que nous sommes très souvent bavards en voiture lorsqu'on se rencontre ! »
(Lu ici)
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