Sunday, April 26, 2015

Citation du 27 avril 2015

Tu parles trop, j'entends du soir au matin / Les mêmes mots, toujours les mêmes refrains / Tu fais:" Bla bla bla bla " / C'est ton défaut
Tu parles trop : paroles de Richard Antony, chanté par Eddy Mitchell (Les chaussettes noires)

In Memoriam.
Hélas ! Richard Antony est mort… Pleurons l’idole yé-yé mais aussi souvenons-nous qu’à l’époque nous tenions ces jeunes gens pour ridicules.
Ainsi, Richard Antony a écrit les paroles de cette chanson, mais le meilleur de son texte est dans les onomatopées : « Tu fais:" Bla bla bla bla " » dit le chanteur, mais c’est pour s’exclamer juste après : « Rien n'est plus beau, tu peux parler nuit et jour / Oui, oui, ha-a-a-a! » Enfin, quand on est yé-yé, on peut se permettre ça.

Tu parles trop… Mais au fait : comment sait-on qu’on « parle trop » ?
Celui qui parle trop est  quelqu’un qui parle de façon incoercible : « Bla-bla-bla ». Ce défaut  est encore pire quand on ne sait pas quoi dire, car voici des gens qui bavardent sans trop se soucier de dire quelque chose : comme lorsqu’on est en voiture et qu’on veut passer le temps dans les embouteillage. Ce qu’a très bien compris le créateur du site de co-voiturage Blablacar (1).

Maintenant lisons le texte de cette chanson avec un peu d’attention. La petite nana de la chanson qui parle trop ne se contente pas de remuer de l’air de ses jolies  lèvres sans rien dire de significatif – flatus vocis – bien au contraire hélas ! Elle dit aussi certaines choses qu’elle ferait mieux de taire. On lui reproche ainsi de « dire bien fort ce que les gens pensent tout bas », et aussi de révéler ce qu’on voudrait cacher : « avec toi mon percepteur / De mon magot, connaît le chiffre par cœur ». On reconnaît la misogynie classique qui reproche aux femmes d’être des écervelées. Mais en réalité, ce reproche concerne quiconque parle trop : car forcément à un moment où à un autre viendra au grand jour ce qu’on aurait du cacher. La parole se soule d’elle-même.

Oui, nous arrivons presque sans y penser à répondre à la question « Comment sait-on qu’on parle trop ? ». C’est quand un mot en entrainant un autre c’est notre discours qui nous gouverne et non l’inverse
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(1) « Pourquoi BlaBlaCar sur mobile et en Europe ? Parce que nous sommes très souvent bavards en voiture lorsqu'on se rencontre ! » (Lu ici)

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