Wednesday, June 01, 2016

Citation du 2 juin 2016

On a toujours assez de courage en soi pour supporter le malheur d'autrui.
La Rochefoucauld – Réflexions ou Sentences et Maximes morales (1664)
Série larochefoucaldienne (1). Aujourd’hui : l’empathie

On supporte plus facilement le malheur des autres que le sien propre : prétendre le contraire comme on le fait habituellement est mensonge comme le rappelle cette maxime ironique : le malheur d’autrui ne nous affecte jamais, du moins jamais à l’égal de notre malheur personnel. Autant dire que la souffrance des autres n’existe pas vraiment pour nous selon La Rochefoucauld, sans quoi on serait forcément tout le temps très malheureux – du malheur des autres.
On se trouve ici à l’opposé des théories qui affirment l’existence de l’empathie (sur ce terme voir ici) : selon ces conceptions, l’empathie, capacité à ressentir les émotions des autres (ou à être en état de les comprendre) est une aptitude qui existe bien et qu’on peut même susciter grâce à des exercices ad-hoc (il y a des coaches pour cela !). De toute façon il y a une caractéristique supposée identique entre ces conceptions et la Maxime de La Rochefoucauld : dans l’empathie on garde toujours la conscience de l’écart entre soi et les autres. Ton malheur, je l’éprouve comme toi, sauf qu’il reste le tien : le coup de marteau sur ton doigt me fait mal … mais pas de la même façon qu’à toi !
D’ailleurs, a-t-on seulement le moyen de savoir si ce qu’on ressent est précisément identique à ce que ressent l’autre ? La réponse vient des neuroscience qui ont fait des expériences  et concluent que les mêmes centres cérébraux sont activés dans les deux cas (2). On se trouve à peu près dans la même configuration qu’avec les neurones miroirs qui agissent indépendamment de notre conscience pour reproduire en nous ce qu’on voit chez les autres. On peut chercher dans le cas de l’évanouissement à la vue du sang l’amorce de ce qu’on appelle l’empathie.
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(1) Qu’on m’excuse pour ce terme pédant : je n’en ai pas trouvé d’autres. Il s’agit on l’aura reconnu, de l’adjectif qualifiant ce qui concerne La Rochefoucauld.
(2) « L'empathie a récemment fait l’objet de nombreuses investigations neurophysiologiques chez l’adulte et l’enfant, principalement en utilisant les techniques d’imagerie cérébrale fonctionnelle. Par exemple, ces recherches indiquent que lorsque nous percevons autrui dans des situations douloureuses dont la cause est accidentelle (par exemple se couper en cuisinant), les circuits neuronaux de la carte somato-sensorielle qui sont impliqués dans la douleur physique sont actifs chez l’observateur. » (Article cité)

1 comment:

FRANKIE PAIN said...

edt bien vous vous frottez cher jean pierre à du lourd l'empathie.

la douleur ne s'invente pas me disait lumineuxse ma soeur...

je vous lis vous suis , ne commenterez pas ce beau papier et ces mots nouveaux qque je lit et vous vont bien

trés affectueuesement votre <jean pieere que vposu dopuleurs soient légéres....