Thursday, October 13, 2016

Citation du 14 octobre 2016

Ô France, adieu ! tu es trop grande pour n’être qu’une patrie. (…) Tu ne seras plus France, tu seras Humanité ; tu ne seras plus nation, tu seras ubiquité. Tu es destinée à te dissoudre tout entière en rayonnement, et rien n’est auguste à cette heure comme l’effacement visible de ta frontière.
Victor Hugo – Actes et paroles (Lire le texte complet en Annexe)
En cette saison de repli identitaire et frileux, on aimerait que quelqu’un comme Victor Hugo se lève et se lance dans cet éloge magnifique : France, tu es trop grande pour n’être qu’une patrie ! Rien n’est auguste comme l’effacement des frontières.
Oui, il fut un temps où la France paraissait ouverte à tous les hommes de bonne volonté et où la Civilisation française, issue des Lumières de la Révolution s’efforçait d’éclairer le monde. Un temps où les français offraient aux américains le flambeau de la liberté comme on passe la flamme olympique.


Alors, c’est vrai qu’on reproche aujourd’hui à la France d’être une donneuse de leçon prétentieuse et insupportable, qui se vante d’être la « patrie des droits de l’homme », et qui refuse les réfugiés, qu’ils soient fugitifs de Syrie ou d’ailleurs, en les stigmatisant comme envahisseurs (1). Et on a bien raison du moins tant que la France ne saura pas hisser ses exigences morales envers elle-même au niveau de ses prétentions à l’égard du monde.
Et si on faisait comme si le discours de Victor Hugo était encore d’actualité ? Si on estimait que les frontières doivent suivre le contour du rayonnement du pays ? (Et donc les repousser au lieu de les resserrer ?)
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(1) On aura reconnu le thème de la campagne anti-réfugiés de Robert Ménard à Béziers.
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Annexe.

« Ô France, adieu ! tu es trop grande pour n’être qu’une patrie. On se sépare de sa mère qui devient déesse. Encore un peu de temps, et tu t’évanouiras dans la transfiguration. Tu es si grande que voilà que tu ne vas plus être. Tu ne seras plus France, tu seras Humanité ; tu ne seras plus nation, tu seras ubiquité. Tu es destinée à te dissoudre tout entière en rayonnement, et rien n’est auguste à cette heure comme l’effacement visible de ta frontière. Résigne-toi à ton immensité. Adieu, Peuple ! salut, Homme ! Subis ton élargissement fatal et sublime, ô ma patrie, et, de même qu’Athènes est devenue la Grèce, de même que Rome est devenue la chrétienté, toi, France, deviens le monde. » (1867) Lire le reste ici

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