Tuesday, October 25, 2016

Citation du 26 octobre 2016

Personne ne peut ruiner le gouvernement mieux que le gouvernement lui-même.
Boris Vian – Henri Salvador s'amuse (1956)
Un président ne devrait pas dire ça.
François Hollande (titre du récent livre de confidences du Président français)
Il y a un moment où la vie politique s’anime, où les hommes et les femmes qui s’y agitent baissent le masque, où la vérité crue parvient à percer. D’habitude il s’agit des moments de trahissons, de débauches qui font scandales, de photos volées – bref, on a coutume de découvrir la réalité en regardant par le trou de la serrure.
Et puis, il y a des moments plus  rares où c’est l’homme ou la femme politique qui vous ouvre la porte de son cabinet secret et qui vous invite à y entrer pour faire l’inventaire de ce qui s’y trouve caché. Simplement il y a habituellement un décalage temporel : on attend d’avoir quitté le pouvoir pour publier un livre de souvenirs ou de règlement de comptes : les élus gardent leur secret inviolé durant l’exercice de leur mandat.

C’est là que se situe l’épisode actuel : François Hollande, Président de la République, a donné carte blanche à deux journalistes pour glaner auprès de lui des informations, confidences, réparties ironiques ou cruelles sur les proches amis ou ennemis ; il a renoncé à l’avance à relire le livre avant parution pour en rectifier certains passages ; et pour faire bonne mesure il ne s’est pas donné le contrôle de la date de la publication. Bref, voilà notre Président pieds et poings liés avec son consentement. Ça vous fait penser à quelque chose ?


Oui, c’est cela n’est-ce pas ? Vous imaginez que le Président français est un adepte pervers et délirant du bondage, et qu’après avoir révélé au grand public ses frasques d’homme infidèle soumis aux turpitudes ses pulsions, le voilà qui s’affiche dans une posture de masochiste qui fournit lui même les cordes pour l’entraver ?
Peut-être. Mais supposez que vous ayez là une audace d’homme libre, un élu du peuple qui se tourne vers lui et qui lui dit : « Voyez, j’ai le courage de me montrer devant vous, tel que je suis. Soyez mon confesseur et que votre absolution me rende ma légitimité pour briguer un nouveau mandat. »
Voteriez- vous pour un homme pareil ? Iriez-vous donner votre confiance à celui qui ose tout révéler, qui refuse les replis de conscience où se cachent – chez les autres – de bien vilaines choses ? – Non !

Hélas…

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