Il n'importe que la cloche ait quelque défaut, pourvu que le
battant soit bon.
Brantôme
– Les vies des dames galantes (1600)
(A une dame qui lui
disait) « Mais vous voylà bien blanchy, Monsieur le Mareschal »
(celui-ci répondit) : « Je suis comme les poireaux, la
teste blanche et la queue verte ».
Maréchal
de Bassompierre (1579-1646 . Cité le 24 aout 2007)
Freud parle d’un Turc qui s’adressant à son
médecin, lui disait : « Tu le sais bien, si cela (= le sexe) ne marche
pas, la vie n’a plus aucune valeur. » (1) : on en déduit facilement
que le « battant de la cloche »
la « queue du poireau » qui
valorise l’homme sont bien des symboles tout à fait transparents de
l’« organe » viril.
C’est quand même une chose de bien rassurante pour un homme
que de se dire : « Si j’ai toujours une érection quand il faut, alors
je ne me fais pas de souci : je suis en bon état. » Si l’homme ne se
résume pas à cet organe érectile, du moins est-il tout entier absorbé par sa
contemplation narcissique – du moins tant que celui-ci est capable de répondre
à sa fonction érotique.
Qu’on se rappelle l’intérêt extraordinaire qu’a eu le lancement du
Viagra : on aurait dit que
c’était la plus grande invention de la médecine, auprès de la quelle la
découverte de la pénicilline était peu de chose.
Orgueil de phallocrate ? Oui, bien sûr… Mais mon
incorrigible optimisme me souffle que ce n’est finalement pas si mal d’avoir un tel narcissisme. Pour vivre heureux, un homme n’a besoin que de la
fierté de son organe – et même s’il est un peu rabougri, il peut encore avoir
de l’indulgence pour lui et penser qu’il est plus important d’en avoir une petite
courageuse qu’une grosse paresseuse…
Du coup, j’en suis à me demander si les femmes ont le
même refuge narcissique quand elles en viennent à douter d’elles-mêmes ?
Une poitrine généreuse ? Une croupe arrondie ? Plus généralement une
silhouette avantageuse ?
Maryline
Monroe – Sept ans de réflexion
On l’a compris en voyant cette image : aucun de tous ces
avantages n’est suffisant: il faut en plus un monsieur qui regarde.
Et pour nos fiers phallocrates, c’est pareil ? Oui,
mais à condition d’être admirés par une bande de potes.
--------------------------
(1) Freud. La naissance de la psychanalyse (in Psychopathologie
de la vie quotidienne – p.7)
No comments:
Post a Comment