Et sur les
femmes nues des musées, au gué, au gué / Faisait l'brouillon de ses baisers, au
gué, au gué
Georges
Brassens – Corne d’Auroch
Canova
– Amour et Psyche ranimée par le baiser de l’Amour
« (A propos de la statue ci-dessus) : J’y suis
revenu à plusieurs reprises, et à la dernière j’ai embrassé sous l’aisselle la
femme pâmée qui tend vers l’Amour ses deux longs bras de marbre. Et le pied !
et la tête ! le profil ! Qu’on me le pardonne, ç’a été depuis longtemps mon
seul baiser sensuel; il était quelque chose de plus encore, j’embrassais la
beauté elle-même».
Flaubert
– Oeuvres de jeunesse (La Pléiade).
- Agalmatophilie : étrange perversion qui fait éprouver un attrait érotique pour les œuvres d’art, statues en particulier.
Gustave Flaubert «fut saisi d’une crise d’agalmatophilie lors de son séjour en Italie, à la vue de la statue de Canova», Amour et Psyche ranimée par le baiser de l’Amour, qui se trouve aujourd’hui au Louvre. Les souilleurs de statues
o-o-o
Si vous avez la chance d’avoir près de chez vous un vieux
cimetière rempli de statues funéraires, vous pouvez aussi y aller. Vous y ferez peut-être d'intéressantes découvertes, car voyez
ce qui se produit au Père Lachaise sur la tombe de Victor Noir :
« Victor Noir, mort à l'âge de vingt-deux ans, tué d'un
coup de pistolet par Pierre Bonaparte cousin de Napoléon III. Sa tombe est
aujourd’hui l’un des monuments les plus visités du cimetière parisien du
Père-Lachaise. L’œuvre a été conçue dans un réalisme dénué de tout
ornement, où Noir apparaît dans l’état où il aurait été trouvé après le coup de
feu, en lui faisant une virilité visible. Depuis on dit qu'en caressant
ou qu’en se frottant à la protubérance, dont elles ont fait même l’objet
d’un véritable culte, les femmes recouvrent la fécondité. » Blog
– Le doux pamplemousse
Tombe de Victor Noir au Père Lachaise
o-o-o
Agalmatophilie - On le voit, c'est une réalité souvent ignorée mais qui existe bel et bien : prendre une statue
pour objet de satisfaction sensuelle. Et si la référence à Flaubert paraît un
peu ancienne, plus récente est celle faite à Brassens et surtout à Victor Noir,
dont on peut voir aujourd’hui encore l’état dans la quel la lubricité de quelques
unes l’a mise.
On pourrait
croire qu’il s’agit de personnes privées de contact sexuels avec les êtres
humains en chair et en os ; mais qu’on se détrompe : comme le montre
la tombe du Père Lachaise, les dames qui en usent sont tout sauf des nonnes en
rupture de cloitre. Certains prétendent que ces statues sont des substituts de
cadavres dont ils voudraient pouvoir disposer : les amoureux de ces sculptures
ne seraient que des pervers. Peut-être, mais ce n’est sûrement pas là une
vérité universelle : j’aime à imaginer les amoureux des musées tourner
autour des statues antiques tout en poursuivant leurs fantasmes.
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