Ce n'est pas choquant que les Chinois servent un peu à financer notre protection sociale
François Fillon - Premier ministre - Déclaration mardi 12 juin 2007, sur France 2
Quand j’ai entendu parler de cette TVA sociale, j’ai été très fier. Oui, j’ai imaginé que le Premier ministre avait lu mon Blog (en date du 14 avril 2007), où je citais Alphonse Allais disant qu’il fallait faire payer les pauvres. Et je me disais ; « On diminue l’impôt sur les revenus des riches, et on augmente la TVA payée aussi par les pauvres. Voilà qui est clair et net » (1)
Stupide. Ce sont les Chinois qui vont payer, pas les pauvres (ou plutôt pas nos pauvres, parce qu’après tout, rien ne dit que ce ne sont pas les pauvres chinois qui soient visés).
Je renonce à vous expliquer comment tout ça marche, parce que ou bien vous le savez déjà ; ou alors, il faut vous soigner (avec ça par exemple). Mais ce qui intéresse le philosophe, c’est l’extraordinaire assurance du Premier Ministre, qui paraît gouverner l’avenir de la Chine aussi bien que celui de la France. Une chose est sûre : si les Chinois ne baissent pas de 5% leurs prix, vous allez payer votre Jean de Carrefour plus cher (notez que comme vous ne l’achetiez que 5€, ça ne fera pas beaucoup plus). La TVA quelqu’un va la payer ; si ce ne sont pas les chinois, ce sera vous. Mais, bon, notre Ministre Bien-Aimé a dit que ce seraient les chinois. J’ai confiance dans les dirigeants de mon pays.
Oui, mais… Rappelez-vous les fables de votre enfance : la laitière et le pot au lait… Perrette aussi croyait gouverner l’avenir, elle qui rêvait de richesses avant de perdre tout ce qu’elle espérait… « Adieu veaux vaches cochons couvées… »
Alors, distinguons entre le possible et le nécessaire : admettons qu’il soit nécessaire que la TVA soit augmentée. Mais il n’est que possible qu’elle soit financée par les baisses des prix à l’importation.
(1) Le 14 avril, je concluais : «Méfiez-vous des candidats qui vous promettent de baisser l’impôt et/ou la TVA : ils mijotent sans doute un mauvais coup contre votre liberté. » Hé bien on dirait que nous sommes protégés à 50% contre ce mauvais coup.
4 comments:
J'aimerais bien avoir la citation entière ...
Il y a des gens qui ont enflammé tout l'orient avec une phrase extrait d'un discour théologique de 5h du pape.
Les mots ne sont que l'essence des idées ...
La citation finalement peu importe.
Chacun a déjà compris que pour que les prix n’augmentent pas il faut réussir deux paris :
- pour les produits manufacturés en France, on parie que les entrepreneurs vont répercuter les baisses de charges (sauf que si la TVA doit rapporter plus que l’ancienne pour financer les charges de santé, il faut quand même un différentiel positif).
- pour les produits importés, il faut que les fabricants étrangers baissent leurs prix et donc prennent en charge l’augmentation du taux de TVA.
Bon. Pourquoi pas ? Mon projet avec ce post était de dire que les dirigeants politiques (et d’accord, aussi Mitterrand en 81) gouvernent avec des paris sur l’avenir. S’ils perdent leur paris, ils perdent leur pouvoir (peut-être) et nous citoyens nous y perdons aussi des plumes.
Remarque sectaire : les mauvais esprits diront que le pouvoir qui se met en place a déjà anticipé sur la perte de ces paris et qu’il s’est assuré que sa clientèle n’y perdrait rien.
Remarque économique : qui confierait la gestion de ses biens propres à de pareils gestionnaires ?
Remarque politique : alors que le P.S. avec ses polémiques fait comme s’il avait déjà perdu les élections, l’UMP en laissant filer les infos sur la TVA sociale fait comme s’il les avait déjà gagnées.
Vous avez encore envie d’aller voter dimanche ?
Remarque objective :
Si on en prend pas de paris sur l'avenir, il ne reste que l'immobilisme.
A moins qu'on arrive à me démontrer que la plannification à réellement un sens.
Si on neprend pas de paris sur l'avenir, il ne reste que l'immobilisme.
O.K. Reste qu'il faut alors évaluer les paris. Vous qui êtes un spécialiste de la théorie des jeux, vous devriez faire un Blog qui analyse les choix gouvernementaux - comparés aux contre propositions de l'opposition - : qui gagne quoi; quoi perd quoi. Ca pourrait même en faire le titre...
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