Friday, June 12, 2009

Citation du 13 juin 2009

Pour prévoir l'avenir, il faut connaître le passé, car les événements de ce monde ont en tout temps des liens aux temps qui les ont précédés. Créés par les hommes animés des mêmes passions, ces événements doivent nécessairement avoir les mêmes résultats.

Machiavel

Encore Machiavel, mais cette fois pour montrer comment les idées évoluent.

On a récemment évoqué le maillon manquant dans l’évolution des primates entre les singes et les lémuriens. Hé bien ici on a un texte qui est le maillon manquant entre la conception anhistorique de la destinée des hommes et la conception historique de l’évolution des sociétés humaines.

Et voici comment :

- Que les évènements qui surviennent soient issus du passé et non pas fondés par l’action des grands ancêtres tels que décrits pas les mythes, voilà à coup sûr une idée moderne, bien dans une conception humaniste.

- Mais que l’histoire ne soit qu’un répertoire d’exemples répétables d’actes illustres et de leurs conséquences inéluctables, voilà qui contredit cette modernité en nous renvoyant à une lointaine mythologie.

Car les historiens sont les premiers à dire que le passé ne se répète pas, et que tel évènement qui revient cycliquement produira à chaque nouvelle occurrence des effets différents, parce que situé dans un contexte lui-même différent. La crise de subsistance de 1788 est une crise appartenant au cycle des crises d’ancien régime. Oui mais, alors que d’autres crises semblables n’avaient engendré que quelques jacqueries, celle-ci fut l’un des détonateurs de la révolution de 89.

Pourtant nous sommes bien tentés de faire la même réflexion que Machiavel : notre crise n’est elle pas une réplique de la crise de 29 ? On a cru tellement à sa réitération possible que nos gouvernants se sont précipités pour renflouer le système bancaire afin d’éviter le krach qui eut lieu à cette époque.

C’est sûr que, si l’on doit donner raison à Machiavel, c’est bien dans le domaine des sciences humaines là où la prévision est possible. Et l’économie entre évidemment dans ce cadre. Mais ça s’arrête là : dès qu’on entre dans le contexte social ou politique, les conséquences des évènements économiques cessent d’être prévisibles.

Et tant mieux.

Car ça veut dire que l’avenir nous appartient.

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