En vérité, ce serait folie que de laisser fille monter au trône ! Voyez-vous dame ou donzelle commander les armées, impure chaque mois, grosse chaque année ? Et tenir tête aux vassaux, alors qu’elles ne sont point capables de faire taire les chaleurs de leur nature ?
Non, moi je ne vois point cela, et je vous le dis, la France est trop noble royaume pour tomber en quenouille et être remis à femelle.
Les lis ne filent pas !
Gaucher V de Châtillon, connétable de France– Discours au conseil de régence de juillet 1316
On peut lire ici de détail des circonstances dans les quelles ces phrases furent prononcées. En tout cas elles avaient clairement pour but d’écarter les femmes du trône de France (loi salique).
Pourquoi reprendre cette citation aujourd’hui, alors que je suis sûr de donner des aigreurs d’estomacs à bon nombre de mes lecteurs ?
Comparons la misogynie de la tradition à celle qui pourrait bien avoir encore cours aujourd’hui.
Gaucher de Châtillon énumère 3 imperfections qui destitue les femmes de l’exercice du pouvoir :
- elles sont impures une fois par mois ;
- elles sont grosses une fois par an ;
- elles ne dominent pas leurs chaleurs.
Et aujourd’hui ? Il faudrait demander aux femmes qui sont à la recherche d’un emploi comment se passent les choses quand elles sont en concurrence avec des hommes.
Laissons de côté l’impureté menstruelle, qui décidément fait partie des fantasmes abandonnés par notre civilisation (mais, c’est vrai, sûrement pas par toutes).
Par contre combien s’entendent demander par le DRH si elles ont des enfants, si elles désirent en avoir, etc… Même s’il ne s’agit pas de mettre armure et de monter à cheval pour bouter l’anglais hors de nos frontières, la question de la disponibilité physique des femmes dans l’entreprise reste un motif de leur mise à l’écart.
Et leurs émotions au contact des hommes ?
- Alors c’est vrai, les rudes chevaliers du 14ème siècle comme Gaucher de Châtillon avaient sûrement un pouvoir de séduction que nous n’avons plus: car aujourd’hui, reconnaissons qu’il est rare qu’on fasse tant d’effet sur une femme ; et admettons que, par contre, ce sont elles en réalité qui bien souvent nous « émeuvent ».
Et donc les DRH qui recherchent des commerciaux ou des hôtesses d’accueil savent bien qu’un affriolant décolleté ou des hanches épanouies peuvent constituer un atout dans les négociations.
No comments:
Post a Comment