Sur les flots, sur les grands chemins, nous poursuivons le bonheur. Mais il est ici, le bonheur.
Horace - Epîtres
Matisse – Le bonheur de vivre (Fondation Barnes – Philadelphie)
Il est ici, le bonheur nous dit Horace : il aurait pu dire en même temps où il était quand il a écrit ça ; ça nous aurait rendu service.
Heureusement, on a Matisse :
- De la musique, de la danse, de l’amour… et des femmes !
Et puis, vivre nus. Le vrai bonheur pour Matisse, exclut le vêtement, même si certains pisse-froid considèrent la nudité comme signe de bestialité (1).
Je laisse à chacun le soin de faire son petit marché du bonheur là-dedans : je prends ça, je laisse ça, etc..
Je remarquerai qu’il n’y a pas une silhouette de ces gens heureux qui semble travailler : par de gai forgeron qui fasse tinter son marteau sur l’enclume, par un maçon qui maçonne en chantant, pas un laboureur qui fasse vibrer l’air de ses appels pour stimuler l’attelage.
- Si nous étions Matisse, quel tableau ferions-nous aujourd’hui ?
Un terrain de camping (naturiste évidemment) ? Une plage vue d’un peu plus près que dans le tableau avec ses parasols et les fesses bronzées fumant sous le soleil ? Une belle décapotable ? Une terrasse de café à l’heure du pastis ?
Mais non. Aujourd’hui, Matisse n’aurait plus besoin de nous expliquer ce que c’est que le vrai bonheur : les pubs Loto sont là pour ça.
Voyez ici – Et si ça ne suffit pas, ici aussi.
(1) La nudité, c'est pire qu'indécent, c'est bestial ! Le vêtement, c'est l'âme humaine.
Michel Tournier – Le fétichiste (Le Coq de bruyère). Voir commentaire
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