Parmi les choses répandues au hasard, le plus beau : le cosmos. L'harmonie invisible plus belle que la visible. Nature aime se cacher.
Héraclite
Héraclite, le philosophe obscur comme on aimait à le nommer dès l’antiquité est pour nous, collecteurs de citations un exemple à méditer. Car son œuvre intégralement perdue ne nous est connue que par les citations qu’en ont faites ses contemporains. Ce qui explique sans doute l’obscurité de ses pensées. Que resterait-il de nos auteurs si nos citations seules devaient servir à les connaître un jour – je veux dire : si on devait reconstituer leur pensée en mettant bout à bout ces fragments ? Voilà une responsabilité dont nous n’avons que faire, et après tout c’est aussi bien (1).
Pour comprendre le paradoxe de cette citation, il faut se rappeler que le mot grec « cosmos » a signifié l’ordre, l’ordonné, avant de désigner le ciel visible.
Le cosmos œuvre du hasard ? L’harmonie du ciel, invisible et cachée ? Comment comprendre cela ?
Et s’il est vrai que les étoiles se meuvent de façon ordonnée, il ne faut pas oublier que les astres, terme signifiant d’abord ce qui est errant, ne paraissaient pas dans leur déplacement obéir à un ordre quelconque. Le mouvement de la lune si proche de nous, ne peut être prévu qu’à grand coup d’équations mathématiques, au point que les musulmans faisaient et font encore appel à des astrologues pour ordonner le début du ramadan.
Mais surtout, les constellations n’existent que parce que notre imagination a voulu y voir des formes familières, comme on devine des visages ou des paysages dans les nuages. D’ailleurs la plupart de ces formes du ciel n’ont même plus de sens aujourd’hui, étant issues de mythes ou de légendes familières dans l’antiquité seulement.
(1) Dans le même ordre d’idées, supposez qu’on ne retrouve de J-P Raffarin que les raffarinades ? J’y reviens demain.
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