Tuesday, June 23, 2009

Citation du 24 juin 2009

Dans cette société du théâtre des apparences, le paraître prime sur l'être. Chacun le sait, mais tout le monde y cède. La débauche de communication masque l'ignorance, l'incompétence ou le manque de pouvoir. On donne l'illusion de traiter des choses. Mais la désillusion est totale, et le discrédit des politiques s'accroît.

Nicolas Hulot – L'An I de l’ère écologique et dialogue avec Nicolas Hulot, p.113

Fichtre ! L’autre Nicolas, quand il se met à philosopher, il ne fait pas les choses à moitié.

Et en plus il balance – dur !

La critique politique est aujourd’hui plus dure à mener que dans les époques où elle devait se faufiler entre les mailles de la censure. Car ce qui fait obstacle à la critique du pouvoir aujourd’hui, c’est qu’elle ne peut dénigrer ses ennemis politiques sans s’inscrire dans les mêmes tromperies. Opposer la dénonciation à l’autosatisfaction, c’est opposer discours à discours.

Car, pour tous ceux qui oeuvrent dans le registre de la politique, le paraître prime sur l'être. (1)

Et pourquoi ? Parce que les hommes politiques se distinguent par :

- l’ignorance

- l’incompétence,

- le manque de pouvoir.

Et si l’ignorance et l’incompétence peuvent se rattraper, le manque de pouvoir est en politique avant tout un manque de volonté. Et ça, ça ne se rattrape pas.

Passons. Dans ce petit texte de Nicolas Hulot, il y en a pour tout le monde, et donc aussi pour nous.

Car ce qui compense ces carences, c’est la débauche de communication.

Or, voyez-vous cette débauche ne peut compenser la nullité des politiques que parce que nous, les citoyens nous le voulons bien. Parce que nous croyons aux annonces qu’on nous fait, et que nous aimons croire aux discours politiques – que ce soient ceux du pouvoir en place ou ceux de l’opposition – plus qu’aux faits eux mêmes.

Comme le disait La Boétie, nous sommes complices de nos oppresseurs.


(1) A noter que nous sommes bien toujours dans le registre de la sophistique (voir le paragraphe consacré aux sophistes selon Platon ici).

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