Je meurs en adorant Dieu, en aimant mes amis, en ne haïssant pas mes ennemis et en détestant la superstition.
Voltaire – Testament
Sur ce genre de citation, le commentateur est désarmé : que voulez-vous dire qui n’ait été déjà dit – voire même ressassé ? Ajouter une pierre de plus au « Monument Voltaire », refaire visiter son « déisme » et sa lutte contre la superstition ?
Non – Personnellement je n’y trouverais pas d’intérêt. Mais par contre je me dis que si j’en étais à vouloir comme Voltaire, au moment de passer dans l’autre monde, faire en une phrase l’inventaire de ma vie qui s’achève, je ne suis pas sûr de trouver la bonne formule, celle qui ramasse dans un bref énoncé le bilan de ma vie (1).
Essayons pour voir :
- Je meurs en détestant les traders fous et les politiciens véreux.
(Bof… Ça ne va pas très loin…)
- Je meurs en aimant la liberté et la belle musique.
(Evidemment, oui – mais si d’aventure je survis à ma mort, j’aurais honte, là-bas, dans l’au-delà, qu’on puisse lire une telle platitude écrite de ma main).
- Je meurs en haïssant les gens qui veulent à tout prix m’imposer leurs valeurs et en aimant les femmes aux gros seins.
Bon – c’est déjà un peu plus sincère. Mais franchement s’il n’y a que ça à ramasser de ma vie passée, était-ce bien la peine de vivre jusque-là ?
Mais, revenons à la phrase de Voltaire : en réalité, faire seulement un bilan de sa vie ce n’est pas ça qui l’intéresse : ce qu’il dit, c’est qu’en mourant, il continue de vivre – et de vivre comme avant.
Donc :
- Que je meurs oui, mais après avoir pique-niqué sous la charmille, avec du rosé bien frais et des mignon
nes bien faites.
Comme ça -->
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(1) J’ai un petit problème : je ne sais pas où il a écrit cette phrase, en tout cas pas sur son testament olographe qui est daté du 30 septembre 1776, soit deux ans avant sa mort – et également avant que soit rédigé et daté ce billet (on lit : 1778 fév:).
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