Le grand symbole de l'architecture, Babel, est une ruche.
Victor Hugo
La tour de Babel, par Hendrick III van Cleve (16ème siècle)
Babel est une ruche… Laissant de côté la dimension linguistique du mythe (1), Hugo évoque son aspect architectural.
Autrement dit, la Tour de Babel résout le problème que se posent tous les urbanistes aujourd’hui : comment distribuer les habitations, bâtiments publics, zone commerciales, espaces de loisirs (etc.) dans une ville nouvelle ? – puisqu’une seule construction suffit. En même temps, dans la ruche, il n’y a que deux fonctions à loger : la fonction reproductrice de la reine et la fonction laborieuse des ouvrières. Ça simplifie la tâche.
Reste qu’il ne faudrait pas croire que la Tour de Babel était si simple que ça. Regardons cette représentation imaginée par le peintre anversois Hendrick III van Cleve à l’époque de la Renaissance : la tour est bel et bien un agrégat d’immeubles juchés les uns sur les autres. Commençant en pyramide, elle se poursuit en tour ronde et s’achève en chantier signalé par une forêt d’échafaudages qui sont comme autant de croix tendues vers le ciel…
Victor Hugo pensait je suppose que les constructions étaient devenues une simple façon de loger les travailleurs : c’est du moins ce qu’il devait voir dans les « villes nouvelles » de son époque. C’est ce que nous avons vu également dans les grandes cités-banlieues édifiées durant les années 1960 (2).
Et nous : quelle Tour de Babel construisons-nous ?
La tour Burj Dubai, la plus haute du monde (828 mètres)
---------------------------------
(1) Voir ici
(2) Ce que le PSU dénonçait à l’époque en clamant sur ses affiches : « Le capital ne loge pas les travailleurs : il les stock ! »
No comments:
Post a Comment