« Rire et sourire. - Plus l'esprit devient joyeux et sûr de lui-même, plus l'homme désapprend le rire bruyant ; en revanche il est pris sans cesse d'un sourire plus intellectuel, signe de son étonnement devant les innombrables charmes cachés de cette bonne existence. »
Friedrich Nietzsche – Humain, trop humain
Commentaire 2.
Le sourire, signe de l’étonnement devant les innombrables charmes cachés de la « bonne existence ».
Vu que je n’ai pas le texte allemand sous les yeux, je ne sais quel sens il convient de donner au terme « charme » : compte tenu du contexte, je suppose qu’il s’agit du charme de l’enchantement, celui qui est produit par une puissance magique et ensorcelante.
Je retiendrai surtout que Nietzsche parle du sourire comme d’une manifestation de la surprise.
Mais comme le sourire est en même temps une manifestation de satisfaction, on va supposer que cette surprise est en même temps une satisfaction… devant les charmes cachés de l’existence. Autrement dit, il ne s’agit pas du sourire satisfait et béat content de tout, même du pire. Non. Le sourire accompagne la découverte d’une bonne chose qu’on n’avait pas imaginée.
C’est le moment de parler du « ravi de la crèche » (voir image), ce personnage que les santons représentent toujours les bras en l’air, souriant béatement, arborant un sourire qui nous paraît être celui d’un crétin. Mais voilà : le ravi de la crèche n’est pas comme on le croit généralement un débile, car son sourire est justement celui de la surprise. C’est le sourire du pessimiste qui découvre, avec la naissance de l’Enfant-Dieu que le monde est bien meilleur qu’il ne croyait. Du moins, c’est ce que nous raconte cette belle histoire que vous pourrez lire ici.
Nietzsche nous dit que le sourire est alors un sourire intellectuel ; il aurait pu ajouter d’un intellectuel pessimiste.
1 comment:
joyeux éclat de rire ...euh radieux sourire de ce vendredi 7 janvier en lisant vos deux articles !
je commence bien cette journée
merci jean-pierre !
sophie (des grigris)
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