Allons ! Faisons boire du vin à notre père et nous coucherons avec lui pour donner vie à une descendance issue de notre père.
Genèse – 19 – verset 32 (Episode des Filles de Loth)
Jan Massis – Loth et ses filles (1595) Musée des Beaux-Arts Bruxelles
J’ai à diverses reprises parlé de Peau d’Ane, jeune et belle princesse qui est pourchassée par son père qui veut l’épouser afin de remplacer sa défunte épouse. L’inceste Père-Fille est un tabou que le conte de Perrault dépeint complaisamment.
Mais il y a mieux – ou pire – : quand c’est la fille qui viole le père, comme dans l’histoire des filles de Loth racontée dans la Genèse. La voici :
Ça se passe juste après le terrible épisode de Sodome et Gomorrhe. Le vieux père Loth, patriarche de Sodome, fuit la ville maudite avec ses filles ; sa femme qui a voulu enfreindre l’interdit s’est retournée pour voir tomber le feu céleste et elle a été changée en statue (=colonne) de sel.
Voilà donc ses deux filles (oui : en plus il y en a deux) qui se lamentent : plus d’hommes pour leur permettre d’avoir une descendance… Plus d’homme ? Sauf leur père. Le plan est vite conçu : à tour de rôle chacune enivrera Loth et profitera de son ivresse pour coucher avec lui et l’amener à lui faire un enfant. Ce qui fut fait, comme le montre sans fausse pudeur le tableau de Jan Massis qu’on peut voir à Bruxelles.
On admet sans trop se poser de questions que la prohibition de l’inceste est absolument rigoureuse quelles que soient les sociétés et les civilisations. Il est vrai que Loth n’est pas vraiment consentant puisqu’il faut le saouler ; mais en même temps, on voit aussi d’après ce passage de la Bible (auquel il faudrait ajouter comme nous l’avons déjà signalé celui d’Onan), que plus encore que l’inceste, le malheur pour une femme est de ne pas avoir d’enfant.
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