Baisse un peu l'abat-jour, veux-tu ? Nous serons mieux. /
C'est dans l'ombre que les cœurs causent, / Et l'on voit beaucoup mieux les
yeux / quand on voit un peu moins les choses.
Paul Géraldy –L’abat-jour (extrait de Toi et moi)
J’ai un défaut qui doit me rendre antipathique à bien des
gens : j’ai horreur des vaches sacrées – je veux dire de ces monuments de
la culture devant les quels chacun s’incline sans même se demander pourquoi.
Que ce soit la Joconde ou les Misérables, que ces œuvres aient été l’occasion
d’innombrables exégèses admirables ne change rien.
Mais quand c’est un chef-d’œuvre de mièvrerie gnangnan,
alors là, je fulmine, j’explose, j’atomise – bref : je flingue.
Telle a toujours été ma réaction devant ce poème de Paul
Géraldy (1).
--> Oui, mais voilà : il peut se faire que dans
mon impatience excédée je n’aie pas vraiment lu jusqu’au bout le poème dont je
parle. Et c’est bien le cas ici, car voici la suite du poème de Paul Géraldy :
Ce soir je t'aime
trop pour te parler d'amour. / Serre-moi contre ta poitrine! / Je voudrais que
ce soit mon tour / D'être celui que l'on
câline...
Houlà ! Ça chauffe dites-donc ! Et un peu plus
loin :
… Et ne bougeons
pas. C'est si bon / tes mains tièdes sur mon visage!...
Vite, vite, la suite !
Eh bien pas de bol : on amène la tasse de café, et
la demoiselle dit : « Moi, je préfère boire mon café » (2) :
Mais qu'est-ce
encor ? Que nous veut-on ? / Ah! c'est le café qu'on apporte ! / Eh bien, posez
ça là, voyons ! / Faites vite!... Et fermez la porte ! / Qu'est-ce que je te
disais donc ? / Nous prenons ce café... maintenant ? Tu préfères ? / C'est vrai
: toi, tu l'aimes très chaud.
Paul Géraldy : le flingueur de fantasmes.
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(1) « mièvrerie
gnangnan » : que ceux qui ne me croient pas vérifient ici.
(2) On se croirait dans la chanson d’Henri Salvador…
4 comments:
et bé !
le monts que l'on peut proférez quand on est amoureux c'est flinguant en effet surtout quand on sait que certains l'ont appris des mots par cœur question d'avoir la proie un peu plus vite...
il eut mieux fallut que je suis atomisée par tant de mièvrerie comme vous
big bisous
mon cher Philosophe
Bonjour...
Voui, les femmes c'est comme ça... quelles sont celles qui peuvent prétendre- en toute honnêteté- qu'elles ne sont pas sensibles aux mièvreries...même si... . Justement, nous avons eu une discussion sur ce sujet, hier soir, avec un ami qui disait:
" On pourrait faire simple, plus simple, pour coucher avec une femme, mais, elles veulent pas !"
Vrai, je pense...
Bon dimanche :-)
F'(2 bountaga)
" On pourrait faire simple, plus simple, pour coucher avec une femme, mais, elles veulent pas
Autrement dit, ce sont les femmes qui sont responsables de nos hypocrisies et de nos trahisons, nous les hommes ?
Pas mal !
il eut mieux fallut que je suis atomisée par tant de mièvrerie comme vous
- Oui, je m'indigne, ce qui est un peu convenu de nos jours, mais ça fait du bien et ça ne mange pas de pain.
....
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