Les journalistes ne doivent pas oublier qu’une phrase se
compose d’un sujet, d’un verbe et d’un complément. Ceux qui voudront user d’un
adjectif passeront me voir dans mon bureau. Ceux qui emploieront un adverbe
seront foutus à la porte.
Attribué (sous
diverses formes) à Georges Clemenceau.
Oui, il fut une époque où les journalistes écrivaient des
phrases longues comme le bras, qui sentaient bon leur rhétorique latine. Ça fait rêver….
Reste que les lecteurs sont eux aussi comme Clémenceau…
et comme cet ami de Kant qui lui disait : « Emmanuel (1), je n’arrive
pas à te lire, parce que pour y arriver je dois mettre un doigt sur le sujet de
la phrase, un autre sur le verbe, le 3ème sur le complément, etc… et
je n’ai jamais assez de doigts pour arriver au bout. ». Bref nous voulons
éviter de faire l’analyse grammaticale de la phrase pour arriver à comprendre,
et nous croyons pour paraphraser Boileau que la clarté d’une phrase est
inversement proportionnelle au nombre des mots qui la composent.
Tous ceux qui lisent avec délice Saint-Simon savent que la
langue française puise parfois sa force dans des périodes proches du latin –
même si Saint-Simon a aussi le secret de raccourcis assassins.
C’est même là que nous touchons à l’essentiel : nous
devons pouvoir, si l’expression l’exige, faire une phrase de 10 lignes avec une
enfilade de subordonnée, tout comme nous exigeons le droit de faire une phrase
d’une demi-ligne avec élision du verbe – et ça sans être convoqué dans le
bureau du rédac-chef.
Voilà les réflexions qui me viennent au moment où une
actualité désertique offre une place inconsidérée à un désastreux Tweet :
aujourd’hui, ce n’est plus l’autorité du chef qui limite le nombre de mots dans
la phrase, mais le programme voulu par le Web.
Comment parvenir à s’exprimer quand on est limité à 140
signes ? Notre-Première-Dame aurait-elle pu éviter la polémique si elle
avait pu développer sa pensée ?
Sujet de rédaction pour
le fin de l’année scolaire : Vous réécrirez le Tweet de Valérie Trier-etc…
en 550 mots minimum.
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(1) A vrai dire je ne fais que supposer qu’il l’appelait
par son prénom. Mais c’est un petit plaisir que je m’offre. Comme si le matin
en me levant, je saluais Descartes en lui disant : « Bonjour René. »
Et aussi à Spinoza : « Bonjour Baruch » - Et à Leibniz : « Bonjour
Gottfried-Wilhelm »….
1 comment:
cher jean pierre, sachez que je suis touchée par votre mot, mais je suis très peinée en ce moment je viens de perdre un travail 3mois de boulot sur un tour de conte par négligence dans l'organisation et 5 jours de travail qui non pas eu une belle receptivité et dans ce cas là on ne le dit même pas . c'est beaucoup et on dirait un fait exprés j'accumule des non commentaires.
lassitude, fatigue , désespoir, mise en abîme de mon être quand on porte en soi tout ce que l'on fait en perdant son boulot on peut se perdre alors
il y a du danger en ce moment pour ma personnes
et être artiste c'est être très isolée alors là après un big combat là je lâche prise ou c'est ma vie qui sera mis en danger .
salutaire je mets des petits mots sur Frankie les troisièmes de mes blogs et je vous regarde toi les matins. je reviendrai dans une forme ou une autre pour l'instant
je ne sais plus les choses sont très broyées.
je vous embrasselythis45lythis
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