Saturday, June 23, 2012

Citation du 24 juin 2012


Je me suis proposé de décrire des maladies produites par la masturbation, et non point du crime de la masturbation ; n'est-ce pas d'ailleurs assez en prouver le crime, que de démontrer qu'elle est un acte de suicide
Dr S.TISSOT, L'onanisme. Dissertation sur les maladies produites par la masturbation, Préface de 1813. (p. X) (1)
(Cité dans l’intéressant article de P.O. De Busscher – (DEA 1993) L'imaginaire médical de la masturbation : de la crise anti-onanisme au sexe à moindre risque (XVllle-XX SIECLE) )

Cher ami désespéré,
tu veux mettre fin à tes jours, mais tu hésites encore sur le moyen à utiliser ? La corde ? La noyade ? Le saut fatal du pont de l’autoroute ?
Non – rien de tout ça ! N’hésite plus : masturbe-toi jusqu’à ce que mort s’en suive !
Je vois que tu doutes : tu crois que je me moque de toi, que je refuse de te prendre au sérieux ?
Pas du tout ! Lis donc le livre du Docteur Tissot. On y trouve cette énumération des ravages effrayants de cette perversion :
- épuisement des forces physiques, qui se dispersent avec les orgasmes répétés.
- consomption des forces psychiques qui restent en permanences tendues par l’obsession sexuelle.
- obsession qui justement génère la folie : non seulement en entraînant la dégénérescence de la matière cérébrale, mais encore en menant à l’isolement : à la différence du débauché, le masturbateur est un solitaire.
Si tu n’y laisses pas rapidement la vie, du moins cesseras-tu d’exister comme être humain, puisque tu perdras la conscience morale qui t’élève au-dessus de l’animal.
Ami désespéré ! Tu doutes encore de mes paroles et tu te dis que si cet acte abominable entrainait de tels maléfices on le saurait. Mais sais-tu qu’on ne l’ignore que parce qu’on le veut bien ? Que si nous reprenions les traités du Docteur Tissot et de ses confrères, ou bien encore si on pratiquait les manuels de confession du 18ème siècle, on aurait tôt fait de constater que ce vice continue de faire des ravages. (2)
Bien sûr, la liberté et la dépravation sexuelle ont limité le développement de la satisfaction solitaire. Mais la débauche continue, et avec elle la démoralisation, la dégénérescence de l’espèce, l'épuisement des forces humaines.
Comment comprendre autrement le dégoût du travail qui s’est aujourd’hui généralisé ?
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(1) L’ouvrage de Tissot, dans son édition de 1813 est intégralement reproduit ici.
(2) Sur le sujet, on peut lire avec intérêt le livre d’Alain Corbin L’harmonie des plaisirs (sous-titré : Les manières de jouir du siècle des Lumières à l’avènement de la sexologie).

2 comments:

Anonymous said...

Vous nous gâtez Jean-Pierre en ce dimanche de St Jean !!! Non, l'ouvrage du bon docteur Tissot ne sera pas mon livre de chevet...pas très jouissif ;-) !!!


Un lien où l'on en parle...

http://www.lepanoptique.com/sections/histoire/la-masturbation-en-tant-que-pratique-sexuelle-quelques-pistes-de-reflexion-sur-la-perception-occidentale-tabou/

Commentaires à lire !!!

Il y a des "choses" que l'on ferait bien d'ignorer...

Bon dimanche :-)

F'(iskeep 4 )

Jean-Pierre Hamel said...

Merci pour cette adresse qui confirme bien ce qu'on lit par ailleurs.
Je crois qu'il est bon de se remémorer quelle fut la violence de la répression sexuelle à l'encontre de la masturbation.
Cette violence montre combien la liberté dans l'intimité de notre corps est difficile à contrôler pour les tyrans, et combien elle leur est nocive.
Big Brother devait aussi contrôler cela.
Bonne journée,
J-P