Je me suis proposé de décrire des maladies produites par
la masturbation, et non point du crime de la masturbation ; n'est-ce pas
d'ailleurs assez en prouver le crime, que de démontrer qu'elle est un acte de
suicide
Dr S.TISSOT, L'onanisme.
Dissertation sur les maladies produites par la masturbation, Préface de 1813.
(p. X) (1)
(Cité dans l’intéressant article de P.O. De Busscher – (DEA 1993)
L'imaginaire médical de la masturbation : de la crise anti-onanisme au sexe à
moindre risque (XVllle-XX SIECLE) )
Cher ami désespéré,
tu veux mettre fin à tes jours, mais tu hésites encore
sur le moyen à utiliser ? La corde ? La noyade ? Le saut fatal
du pont de l’autoroute ?
Non – rien de tout ça ! N’hésite plus : masturbe-toi
jusqu’à ce que mort s’en suive !
Je vois que tu doutes : tu crois que je me moque de
toi, que je refuse de te prendre au sérieux ?
Pas du tout ! Lis donc le livre du Docteur Tissot.
On y trouve cette énumération des ravages effrayants de cette perversion :
- épuisement des forces physiques, qui se dispersent avec
les orgasmes répétés.
- consomption des forces psychiques qui restent en
permanences tendues par l’obsession sexuelle.
- obsession qui justement génère la folie : non
seulement en entraînant la dégénérescence de la matière cérébrale, mais encore
en menant à l’isolement : à la différence du débauché, le masturbateur est
un solitaire.
Si tu n’y laisses pas rapidement la vie, du moins
cesseras-tu d’exister comme être humain, puisque tu perdras la conscience morale
qui t’élève au-dessus de l’animal.
Ami désespéré ! Tu doutes encore de mes paroles et
tu te dis que si cet acte abominable entrainait de tels maléfices on le
saurait. Mais sais-tu qu’on ne l’ignore que parce qu’on le veut bien ? Que
si nous reprenions les traités du Docteur Tissot et de ses confrères, ou bien
encore si on pratiquait les manuels de confession du 18ème siècle,
on aurait tôt fait de constater que ce vice continue de faire des ravages. (2)
Bien sûr, la liberté et la dépravation sexuelle ont limité
le développement de la satisfaction solitaire. Mais la débauche continue, et avec elle la
démoralisation, la dégénérescence de l’espèce, l'épuisement des forces humaines.
Comment comprendre autrement le dégoût du travail qui
s’est aujourd’hui généralisé ?
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(1) L’ouvrage de Tissot, dans son édition de 1813 est
intégralement reproduit ici.
(2) Sur le sujet, on peut lire avec intérêt le livre d’Alain
Corbin L’harmonie des plaisirs
(sous-titré : Les manières de jouir du siècle des Lumières à l’avènement
de la sexologie).
2 comments:
Vous nous gâtez Jean-Pierre en ce dimanche de St Jean !!! Non, l'ouvrage du bon docteur Tissot ne sera pas mon livre de chevet...pas très jouissif ;-) !!!
Un lien où l'on en parle...
http://www.lepanoptique.com/sections/histoire/la-masturbation-en-tant-que-pratique-sexuelle-quelques-pistes-de-reflexion-sur-la-perception-occidentale-tabou/
Commentaires à lire !!!
Il y a des "choses" que l'on ferait bien d'ignorer...
Bon dimanche :-)
F'(iskeep 4 )
Merci pour cette adresse qui confirme bien ce qu'on lit par ailleurs.
Je crois qu'il est bon de se remémorer quelle fut la violence de la répression sexuelle à l'encontre de la masturbation.
Cette violence montre combien la liberté dans l'intimité de notre corps est difficile à contrôler pour les tyrans, et combien elle leur est nocive.
Big Brother devait aussi contrôler cela.
Bonne journée,
J-P
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