S'il existe plusieurs manières de faire quelque chose et
que l'une de ces manières est susceptible de se solder par une catastrophe, on
peut être certain que quelqu'un se débrouillera pour la choisir.
Edward A. Murphy Jr
Cette loi de Murphy, parfois lestement nommée « loi de l’emmerdement maximum », est
souvent considérée de façon humoristique.
Heureusement, Wikipédia veille ! Voici un bref
extrait de son article (1) :
« [Il y a une]
autre vision qui consiste à voir la loi de Murphy comme une règle de conception
: on ne considère pas la loi de Murphy comme vraie, mais on conçoit tout
système comme si la loi était vraie. En particulier, un équipement doit être à
l'épreuve, non seulement des accidents les plus improbables, mais aussi des
manœuvres les plus stupides de la part de l'utilisateur. Elle justifie donc les
principes de la conception de sûreté préconisant de planifier et d'éliminer
d'emblée les possibilités de mauvaise utilisation, par exemple à l'aide de
détrompeurs. »
Comme vous le voyez, on a connecté la loi de Murphy sur le
principe de précaution, expliquant ainsi bon nombre de dispositifs bizarres
dans les objets mis à notre disposition, comme ces sécurités sur les flacons de
produits toxiques pour empêcher les enfants de les ouvrir (tellement coriaces
que les adultes n’y arrivent pas non plus) ; ou les avertisseurs qui
empêchent de supprimer des fichiers contenus dans l’ordinateur en une seule
manœuvre. Mais le plus simple est encore d’éjecter l’utilisateur du
fonctionnement de la machine : par exemple l’aspirateur-robot Roomba, qui est bardé de capteurs pour
éviter les situations les plus rocambolesques : tomber d'un escalier, avaler
une chaussette, heurter le guéridon et faire tomber la lampe qui est dessus. Ou
encore les produits Apple, qui choisissent de ne rien proposer de dangereux,
comme ça ils n'ont pas besoin de prévoir le pire. Pas d'accès direct aux
fichiers sur un iPad, par exemple, ou bien pas de gestion directe de la musique
sur iTunes : c'est le logiciel qui le fait pour l’utilisateur, le quel a juste
à cliquer pour acheter. Simple, non ?
Mais il y a une autre utilité de la loi de Murphy, une
utilité d’ordre psychologique. En effet la frustration de l’échec vient de ce
qu’on se sent personnellement visé par la malchance : il n’y a qu’à moi
que cela arrive ! A moi seul ! Quand je fais la queue à la caisse du
supermarché, je préviens ceux qui me suivent : « Allez
ailleurs : quand je suis là, forcément la caisse va tomber en panne, la
caissière va se tromper, ou alors un client aura oublié sa carte de paiement,
etc… »
Heureusement, Murphy intervient : « ma loi,
comme toute loi est absolument universelle. Ce qui vous arrive, peut arriver aussi à tout autre : c’est
inéluctable. Ça
veut dire que vous n’êtes ni responsable, ni persécuté. »
Et comme cette loi est une règle de conception (Wiki, ci-dessus), plus de souci : on
admet qu’elle est vraie sans qu’on ait besoin de la démontrer.
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(1) Je laisse provisoirement de côté les autres
interprétations proposées par l’article de Wikipédia.
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